L’auteur et activiste politique Edouard Limonov est mort ce 17 mars à l’âge de 77 ans. « Jusqu’au bout, il gardait le contact et discutait, on pouvait lui écrire. Il avait l’esprit clair et était en bonne santé », a déclaré Sergueï Chargounov, député communiste, à l’agence de presse TASS.

L’homme dont la vie a emprunté mille et une facettes a écrit des livres qui racontent entre autres son exil dans les années 1970, à l’époque de l’URSS, vers les États-Unis. Son roman autobiographique Le poète russe préfère les grands nègres, publié dans sa traduction française en 1980, relate son arrivée à New York, la rupture entre lui et sa femme et l’errance dans les rues de Manhattan où la description de ses aventures sexuelles avec des vagabonds sème l’indignation chez certains lecteurs.

Il publie ensuite Journal d’un raté (1982) qui est constitué d’histoires et de réflexions diverses, toujours teintées d’un ton mordant et critique. Suivra Histoire de son serviteur (1984) qui revient sur son travail de majordome auprès d’un homme milliardaire, cultivant encore son style corrosif. Seront aussi édités Autoportrait d’un bandit dans son adolescence (1985) et Le petit salaud (1988) qui reviennent sur ses années de jeunesse.

Dans les années 1980, il passe du côté de la France où il écrira surtout des articles de journaux. puis retourne en Russie où il fonde le parti national-bolchévique. Il a été condamné à 14 ans de prison pour trafic d’armes, « il en est ressorti deux ans après en héros et martyr du combat pour la démocratie », écrira Emmanuel Carrère dans Le Figaro littéraire. Carrère avait d’ailleurs fait paraître le roman Limonov (P.O.L) qui retrace l’épopée du personnage. Ce livre avait notamment remporté le prix Renaudot en 2011.

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