Louise Rennison nous quitte

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Louise Rennison, à qui l’on doit la populaire et oh combien hilarante série « Le journal intime de Georgia Nicolson » est décédée hier, le 29 février, à 64 ans. Grande auteure britannique pour la jeunesse, Rennison avait ce petit quelque chose de précis dans son écriture qui permettait aux jeunes de s’identifier à son personnage – Georgia, imparfaite, mais tellement réelle – et d’accrocher le lecteur grâce à un humour intarissable, original et, bien entendu, un brin british.

C’est qu’il y a de ces héroïnes jeunesse qui sont belles, intelligentes, gentilles et altruistes. Georgia Nicolson, elle, est tout le contraire : elle a un gros nez, des réflexions douteuses, un caractère exaspérant et un égoïsme grandissant, dont elle ne semble cependant pas reconnaître l’existence. Adolescente déjantée de 14 ans, elle entraîne le lecteur dans son monde de collégiennes qui cherchent l’amour à tout prix. Entre son chat, plus féroce qu’un lion, sa sœur ultra-rigolote et ses fidèles amies, Georgia fera tout pour conquérir Super-Canon, malgré toutes les péripéties que cela implique. Les dix tomes de cette série enclenchent des rires à s’en donner des crampes et nous rappelle combien il faut bon de côtoyer, de temps en temps, des esprits fous à lier. Georgia Nicolson aurait pu être la petite sœur de Bridget Jones et toutes celles qui ont aimé les aventures de la seconde se retrouveront assurément dans celles de Nicolson, plus jeune, mais aussi comique et imparfaite.

Oui, il s’agit d’une grande perte pour la littérature jeunesse. Les commentaires sur les réseaux sociaux sont nombreux : plusieurs auteurs dont Philipp Pullman et Clémentine Beauvais ont partagé leur tristesse face à la nouvelle. Louise Rennison avait reçu en 2010 le prix Roald Dahl pour Les mésaventures de Tallulah Casey, le premier tome de la seconde série, toujours pour les jeunes, de l’auteure. On ne s’étonne pas d’apprendre que Louise Rennison était comédienne avant d’être auteure, et qu’elle avait remporté plusieurs prix pour son spectacle « on-woman show » qui s’intitulait Stevie Wonder Felt my Face.

En 2012, un film avait été adapté d’après les deux premiers tomes de la série.

Merci, Louise, pour ces heures de bonheur et de lectures, à découvrir un univers adolescent complètement déjanté, à découvrir un vocabulaire inédit (nungas-nungas, tout-schuss sur le disco, etc.) et des personnages avec qui l’on aurait réellement voulu partager nos années du secondaire. Merci pour ces rires incontrôlables, merci pour cet apport majeur à la littérature adolescente! 

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