Le 22 janvier dernier, le « père de la pleine conscience » en Occident et acolyte du Dalaï-Lama, Thich Nhât Hanh, est décédé au temple bouddhiste Tu Hieu à Hue au Vietnam, sa terre natale.

En plus d’être un leader spirituel et un militant, Nhât Hanh était aussi un poète renommé et un essayiste prônant la pratique zen ainsi que la pleine conscience. Il aura d’ailleurs publié plus d’une centaine de livres au cours de sa vie, dont plusieurs sur les bienfaits de la pleine conscience. Cette méthode l’aura fait connaître notamment aux États-Unis où il aura vendu plus de cinq millions d’exemplaires de ses livres dont Le miracle de la pleine conscience (J’ai lu, 2009) Vivre en pleine présence : Aimer (Belfond, 2016) et La Terre est ma demeure (Belfond,2017). En janvier 2022, il était rapporté que ses livres avaient été traduits en quarante langues différentes.

Thich Nhât Hanh aura aussi écrit des livres pour les plus petits afin de faire comprendre les avantages de la méditation dès le plus jeune âge. D’ailleurs, parmi ses derniers ouvrages, il aura coécrit avec Katherine Weare en 2017 Un prof heureux peut changer le monde (Belfond) qui donne des conseils aux enseignants, aux éducateurs et aux parents pour se diriger vers une éducation dite respectueuse de l’enfant tout en mettant en place des activités faciles autour de la pleine conscience.

« Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau, il est de marcher sur la Terre verte dans le moment présent et d’apprécier la beauté et la paix qui sont disponibles maintenant. » La paix en soi, la paix en marche de Thich Nhât Hanh (Albin Michel, 2006)

En 1966, ce militant pour la paix prend position contre la guerre du Vietnam. Un discours qui le forcera à quitter son pays et à vivre en exil pendant plusieurs décennies, dont trente-neuf ans en France où il fondera le centre bouddhiste, le Village des Pruniers en Dordogne, dans le sud-ouest de la France. À ce jour, c’est le plus grand monastère d’Europe et d’Amérique.

Par ailleurs, son allocution de 1966 lui vaudra la nomination de Martin Luther King Jr. pour le prix Nobel de la paix de 1967. Un prix qui ne sera cependant pas attribué cette année-là, car la nomination publique du moine par Martin Luther King Jr. aura été jugée biaisée, ce qui allait à l’encontre du protocole du jury des Nobel.

Après avoir vécu la majorité de sa vie en exil, Thich Nhât Hanh aura pu retourner au Vietnam en 2018 sous surveillance policière, car le gouvernement ne faisait pas confiance au moine et à son entourage souvent accusés de communisme. Une technique politique, soulignent plusieurs, qui aura été utilisée pour limiter son influence.

Cette technique n’aura cependant pas fait ses preuves, étant donné que Thich Nhât Hanh est considéré aujourd’hui comme l’un des moines bouddhistes les plus connus en Occident, après le Dalaï-Lama.

Photo : courtoisie du Village des Pruniers

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