L’autrice canadienne Marguerite Andersen s’est éteinte le 1er octobre dernier. Sa contribution au dynamisme littéraire franco-ontarien est indéniable et son legs, immense. Regard empreint de respect pour cette grande dame de la littérature d’ici.

Marguerite Andersen aurait célébré le 15 octobre ses 98 ans. Née en Allemagne, elle avait vécu ailleurs en Europe et en Afrique et s’était établie en Ontario depuis plusieurs années. Féministe, elle brossait dans ses livres un portrait de la condition féminine à travers son propre cheminement d’immigrante. Son œuvre se présente telle une immense autobiographie. « Pour moi, l’autobiographie n’était pas une tentation mais une nécessité. C’est bien pour cela que j’ai dû, à un moment donné, choisir de faire de ma vie un texte littéraire. Je ne projetais pas, comme Montaigne, de dévoiler le monde en me dévoilant. Du moins pas le monde entier. J’avais, je pense, le désir de dire mon expérience de femme, parce qu’à mon avis la littérature ne comptait, ne compte pas assez d’histoires de femmes. J’ajouterais qu’au moment de commencer à écrire la mienne, j’avais déjà vécu une bonne partie de ma vie : l’enfance bourgeoise, la guerre en Europe, le mariage, les enfants, l’immigration, les études, la carrière universitaire et le féminisme renaissant des années 70. Mon cœur en était plein, il fallait que je le dise, non pas pour relater ce qui m’était arrivé, mais pour essayer de comprendre mon époque, moi-même, et moi-même en tant que femme », écrivait-elle.

Romancière, nouvelliste, poète, et essayiste, Marguerite Andersen a reçu de nombreux prix, notamment pour La mauvaise mère, Le figuier sur le toit, La soupe et De mémoire de femme. Elle a enseigné la littérature française et les études féministes et elle a été directrice du Département d’études françaises de l’Université de Guelph. Elle s’est impliquée dans de nombreuses associations, telles que l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, The Writers’ Union of Canada et l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français.

Son éditeur, Prise de parole, publiera son ultime recueil de nouvelles en 2023.

Photo : © Prise de Parole

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