L’écrivain espagnol Javier Tomeo est mort

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L’écrivain et dramaturge espagnol Javier Tomeo est mort samedi dernier à l’âge de 80 ans dans une clinique de Barcelone où il était hospitalisé.

En 1994, il reçoit le prix Aragon des lettres qui souhaite récompenser l’œuvre de l’homme. Ses personnages sont souvent solitaires et se retrouvent dans des situations déroutantes où l’être humain fait face à l’incommunicabilité.

Dans Le regard de la poupée gonflable, un homme, seul chez lui, entreprend un dialogue improbable tantôt avec sa poupée gonflable, tantôt avec le fantôme de sa mère. La ville est bien là tout autour mais elle n’a que des plaisirs futiles pour le quidam solitaire.

Dans Monstre aimé, l’auteur place sous la loupe le complexe d’Œdipe d’un candidat qui se présente à un entretien d’embauche. Par le discours de l’homme qui se trouve en face de lui, le directeur est confronté à ses propres démons qu’ils croyaient pourtant avoir matés. La voix de l’un fait écho à la voix de l’autre jusqu’à l’illusion.

Dans La nuit du loup, un pareil dialogue s’entend entre deux personnages immobilisés sur un bord de route au cœur de l’obscurité. Macario a-t-il affaire à un autre véritable ou Ismael est simplement son propre double?

Dans Les amants de silicone, publié en avril de cette année, un couple tente de raviver les ardeurs de leur amour en faisant l’utilisation de Big John et Marilyn, deux amants aux promesses heureuses qui ne raccommoderont pourtant pas grand-chose.

Tomeo fait l’emploi de courtes phrases et crée dans ses contes un univers souvent absurde qui n’est en fait que l’extrapolation d’une réalité sociale. Il met fréquemment en scène des animaux et des créatures inventées, s’intéressant à l’animalité et à la monstruosité chez l’être humain. Ses écrits, forts en intrigues, paraboles et symboles, sont sujets à de multiples interprétations.

Pour décrire l’écrivain, le journal espagnol El Pais laisse la place aux mots mêmes de Tomeo : « Je suis aragonais, je ne peux écrire que du noir et Buñuel est mon dieu ; peut-être est-ce la faute de Goya ».

Sources : 

Libération

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