« Sa poésie demeure avec nous et son absence creuse un abîme dans notre culture.»

C’est ainsi que s’est exprimé par voie de communiqué Bernard Pozier, directeur des Écrits des Forges, maison où était publié l’œuvre du poète Claude Beausoleil, décédé le 24 juillet dernier à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer.

Né à Montréal, Claude Beausoleil étudie à l’Université du Québec à Montréal où il complète une maîtrise en littérature sur Hubert Aquin, puis obtient un doctorat de l’Université de Sherbrooke sur l’identité dans la poésie québécoise. Il publie un premier recueil en 1972, Intrusion ralentie, qui sera suivi de plusieurs autres. Il reçoit entre autres le prix Émile-Nelligan en 1980 pour Au milieu du corps l’attraction s’insinue, le prix Alain-Grandbois en 1997 pour Grand Hôtel des étrangers et le prix Heredia de l’Académie française en 2015 pour Mystère Wilde. Son plus récent recueil, En un grand souffle noir, a été publié en 2019.

« ce Blues déchire la tempête
répétant
il neige
il neige
en cette nuit de rêves
cette nuit de givre froid
une conscience veille
implacable
entre la mort & la survivance 
»

Beausoleil a également fondé la revue Lèvres urbaines, a enseigné la littérature et a signé des chroniques de poésie pour le journal La Presse et Le Devoir. Il est aussi l’auteur de romans, de nouvelles et d’essais, en plus d’avoir dirigé la publication d’anthologies poétiques. En 2011, il fut le premier à être nommé Poète de la cité à Montréal. Il était membre de l’Académie Mallarmé en France, Gaston Miron étant le seul poète Québécois à y être admis avant lui.

À l’été 1994, alors qu’il est dans la quarantaine et qu’il a déjà plus de trente-cinq titres à son actif, il confie au magazine Nuit Blanche : « Depuis l’âge de dix-huit ans, j’écris chaque jour. […] Je considère l’écriture comme une respiration, une partie de moi-même et je ne vois pas ce que je ferais d’autre. Rien d’autre ne m’intéresse. Je vois toute la vie à partir du fait que je peux écrire et, ainsi, la vie circule. »

Claude Beausoleil récompensé par l’Académie française

Photo : Les Écrits des Forges

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