Décès du grand mangaka Jirô Taniguchi

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Les amateurs de bande dessinée pleurent l’illustre Jirô Taniguchi, décédé ce 11 février à l’âge de 69. Le mangaka japonais est mort des suites d’une longue maladie. 

Jirô Taniguchi a séduit les lecteurs de tous horizons avec son style tout en délicatesse et en poésie, et par son regard compatissant sur l’être humain. S’aventurant autant dans la fresque familiale que dans les séries d’aventures, des découvertes culinaires aux observations méditatives, le maître japonais a réussi à créer une œuvre majeure. 

Ce sont les éditions Casterman qui, dès le milieu des années 1990, ont apporté aux lecteurs francophones la diversité harmonieuse de ce mangaka. Plus d’un million d’exemplaires de ses titres ont été vendus dans la francophonie.

Né à Tottori, au Japon, en 1947, Jirô Taniguchi a grandi dans une famille plutôt pauvre. Lui-même considéré comme un « enfant à la santé fragile », il se tourne rapidement vers la lecture et le dessin. Au début de la vingtaine, il devient mangaka, d’abord comme assistant à des créateurs confirmés. Il en vient ensuite à créer ses propres œuvres, largement inspirées par la bande dessinée européenne, le début d’une carrière saluée de toutes parts.

Parmi les titres bien connus, mentionnons Quartier lointain – qui lui a valu le Prix du scénario au Festival d’Angoulême en 2003 –, L’homme qui marche, Le sommet des dieux et Le gourmet solitaire.

 

Les suggestions des libraires pour découvrir l’œuvre de Taniguchi

Quartier lointain (Casterman)
« Un retour imprévu sur les lieux de son enfance plonge un quadragénaire dans son corps de 14 ans, soit peu avant la disparition de son père. Un des chefs-d’œuvre de cet auteur phare qui ouvre une porte entre la BD et le manga. Un récit plein de nostalgie et de poésie. »
Librairie de Verdun (Montréal)

Les années douces (Casterman)
« Taniguchi nous offre une très belle adaptation du roman de Kawakami Les années douces, en présentant, avec beaucoup de talent, quotidien et observations des personnages principaux. Tsukiko, une femme dans la trentaine, retrouve par hasard son ancien professeur de japonais. La chance multipliera leurs rencontres dans les rues et les restaurants de la ville. Une complicité se tisse entre eux, jusqu’à devenir un sentiment très fort. Rien n’est explicite dans cette relation où la différence d’âge crée un fossé quasiment infranchissable dans la société japonaise très conservatrice. L’évolution de cette amitié pas comme les autres est illustrée avec brio et finesse. »
Librairie Pantoute (Québec) 

Kaze No shô (Panini manga)
« Un livre unique que ce Kaze No Shô, surprenant et inattendu dans l’univers de la BD japonaise. Le très grand Taniguchi nous offre à présent une envolée des plus dynamiques, remplie de samouraïs et de combats épiques. L’ouvrage relate une période beaucoup moins connue de l’histoire du Japon : celle de la chute de la suprématie des Shoguns, qui semble causée par les révélations d’un manuscrit sacré intitulé Le Livre du Vent. Les amateurs de Taniguchi pourront y voir une pause tout aussi excitante que rafraîchissante à l’intérieur de l’œuvre du maître. »
Librairie Monet (Montréal) 

Furari (Casterman)
« Un nouveau projet de Jirô Taniguchi est généralement un cadeau : Furari ne déroge pas à la règle. Le mangaka adepte d’une certaine ligne claire propose ici les déambulations « au gré du vent » (traduction de « Furari ») d’un cartographe dans l’Edo (ancien Tokyo) du XIXe siècle. Suivre le personnage inspiré d’Ino Tadataka, géomètre réputé, est un enchantement. Ses déambulations sont marquées par l’attention portée aux détails du quotidien, à la relation à la nature et aux animaux, le tout illustré par un graphisme éthéré magnifiant le propos de l’auteur. »
Librairie Gallimard (Montréal)

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