Hier, le 13 septembre, nous apprenions, avec tristesse, le décès de Michel Garneau. Âgé de 82 ans, le dramaturge, poète, comédien et enseignant s’est éteint en après-midi, à l’hôpital de Magog.

Précoce et autodidacte, Michel Garneau avait quitté l’école à 14 ans seulement, après le suicide de son frère, le poète Sylvain Garneau. Il s’est rapidement inscrit comme auditeur libre au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. À l’âge de 15 ans, il travaillait déjà comme annonceur puis, plus tard, comme animateur à la radio de Radio-Canada.

On le retrouve, des années après, aux côtés de Michelle Rossignol et de Michèle Lalonde pour l’interprétation d’un poème de cette dernière « Panneau-réclame » lors de la Nuit de la poésie 1970.

Cette même année, il fut arrêté dans le cadre des rafles de la crise d’Octobre. Cette arrestation contribue à cristalliser les prises de position poétiques et artistiques du poète qui va jusqu’à refuser le Prix du gouverneur général, en signe de protestation.

Son œuvre compte plus d’une quarantaine de pièces de théâtre dont plusieurs sont, selon l’expression de Garneau, des tradaptations : des traductions en joual de certains classiques de la littérature, notamment de Shakespeare. Parmi ses œuvres marquantes, Émilie ne sera plus jamais cueillie par l’anémone, pièce de théâtre autour de la poète Emily Dickinson, parue en 1981, compte aujourd’hui parmi les classiques de la dramaturgie québécoise.

Entre ses propres écrits, il se lance aussi dans la traduction, pour son ami Leonard Cohen, de deux recueils de poésie : Étrange musique étrangère et Livre du constant désir, qui sont toujours édités.

En mai dernier, l’auteur faisait paraître, à l’Oie de Cravan, un dernier ouvrage sensible où il était question de son enfance, Le couteau de bois. En 2019, dans la même maison d’édition, paraissait Choix de poèmes (pas trop longs), une sélection de poèmes marquants dans le parcours de Michel Garneau et choisis par l’auteur lui-même.

Nos plus sincères condoléances aux proches et à la famille!

Photo : © Annick Sauvé

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