Décès de l’écrivaine Benoîte Groult

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L’écrivaine française et grande figure du féminisme, Benoîte Groult, est morte cette nuit dans son sommeil à l’âge de 96 ans.

Née à Paris en 1920, fille du styliste André Groult et de la dessinatrice de mode Nicole Poiret, Benoîte Groult est devenue auteure dans la quarantaine en publiant ses premiers romans avec sa sœur Flora Groult (Journal à quatre mains, Le féminin pluriel, Il était deux fois).

Son essai sur la condition féminine, Ainsi soit-elle, publié en 1975, a connu un succès retentissant avec son million d’exemplaires vendus et ses nombreuses traductions. De sa plume mordante, elle y dira notamment : « Rien ne changera profondément aussi longtemps que ce sont les femmes elles-mêmes qui fourniront aux hommes leurs troupes d’appoint, aussi longtemps qu’elles seront leurs propres ennemies ».

Elle a aussi signé plusieurs autres titres, entre autres, La part des choses, Le féminisme au masculin, Les vaisseaux du cœur et La touche étoile dans lequel elle parlait de la vieillesse. En 2008, elle avait publié son autobiographie Mon évasion (Grasset) où elle se confiait. Avec le recul, elle avait « l’impression d’avoir vécu une interminable course d’obstacles ». Ce que corroborent les propos qu’elle a tenus à France Culture en 2010 : « Mes petites-filles ne savent pas que je suis née avec zéro droit. Que j’ai vu tous mes droits arriver un par un, pendant toute ma vie ».

L’illustratrice et bédéiste Catel a publié un hommage à l’écrivaine en 2013, Ainsi soit Benoîte Groult (Grasset), qui raconte l’histoire de leur rencontre et de leur amitié. La même année, Benoîte Groult signe son dernier ouvrage, Ainsi soit Olympe de Gouges, une biographie de la révolutionnaire française Olympe de Gouges, pionnière du féminisme français.

Une grande écrivaine s’est éteinte.

 

Photo : © Catherine Gugelmann / AFP

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