Décès de l’auteure Claire Martin à l’âge de 100 ans

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Elle aura vécu tout un siècle et de façon peu banale. L’auteure Claire Martin est décédée le 18 juin dernier à l’âge de 100 ans. Elle fut la première femme à Québec à animer une émission à la radio et elle le fit pendant quatre ans. Après quoi elle épousa Roland Faucher, ce qui lui vaudra un congédiement de Radio-Canada puisqu’on n’engageait pas une femme mariée (on est en 1945). Qu’à cela ne tienne, le destin n’aura pas raison d’elle: elle écrira.

En 1958, elle publie un recueil de nouvelles, Avec ou sans amour, qui lui vaut le Prix du Cercle du livre de France. Puis en 1960 un premier roman, Doux-amer, qui se qualifiera parmi les finalistes du prix français Femina. En 1965, elle publie La joue gauche et l’année suivante La joue droite qui formeront le récit autobiographique Dans un gant de fer, genre encore novateur à l’époque, qui raconte l’histoire de son enfance difficile avec un père tyrannique. Le journal Le Soleil rapporte: «Elle dira, plus tard, qu’il n’y a eu qu’une belle journée dans la maison familiale qu’elle a quittée à 23 ans. “C’est le jour où je suis partie.”».

Elle recevra le prestigieux Prix littéraire du Gouverneur général en 1966, justement pour La joue droite. Suivront les statuts honorifiques de l’Ordre du Canada, celui du Québec et celui des Arts et des Lettres. D’ailleurs, en recevant le statut d’officier de l’Ordre du Québec en 2007, elle lancera en boutade à un interlocuteur venu la féliciter, «Pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt?» Elle obtient aussi un Doctorat honoris causa de l’Université Laval en 2009. Et il y en a quelques autres comme ça au tableau d’honneur de l’écrivaine, que Gilles Pellerin, son éditeur, qualifie de «femme hors du commun».

Son dernier roman, Le feu purificateur, paraît en 1998 alors qu’elle a déjà atteint l’âge de 94 ans. Dans le documentaire Quand je serai vieille, vous me direz de ranger mon stylo de Jean-Pierre Dussault, Madame Martin raconte : «Le plaisir par excellence pour moi c’est la lecture. On a beau chercher quelque chose de mieux vous savez, non, c’est la lecture. On a toujours un ami, un copain qui est là. Je ne me sens pas menacée de solitude tant que j’ai les yeux pour lire.»

Sources :

Le Soleil

Radio-Canada

La Presse

Photo de Claire Martin :  Jocelyn Bernier / L’instant même

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