Décès de l’auteur britannique Tom Sharpe

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L’auteur Tom Sharpe est mort en Espagne le 6 juin dernier à l’âge de 85 ans à la suite de complications dû à des problèmes diabétiques. Il avait choisi l’humour satirique comme arme principale pour contrer la bêtise humaine, qu’il a rencontrée plus d’une fois dans sa vie. Né d’un père qui était favorable au régime hitlérien, Tom Sharpe transgresse les idéaux de son paternel et devient allergique à toutes formes de discriminations. Ayant vécu quelques années en Afrique du Sud (le pays d’origine de sa mère), il s’y fait même expulsé à cause de ses convictions contre l’apartheid. Les dix années qu’il passe en Afrique lui inspire Mêlée ouverte au Zoulouland et Outrage public à la pudeur, deux romans très déjantés qui caricaturent les aberrations dont il a été témoin en Afrique du Sud.

L’Angleterre, son pays d’origine, ne sera pas en reste : Sharpe critique virulemment le système éducatif du pays, y ayant été battu lorsqu’il était jeune élève. Il explique dans une entrevue au journal l’Express : «J’ai été battu un nombre incalculable de fois, surtout dans une public school de Bloxham: douze coups de canne, délivrés quatre par quatre. A la fin, j’étais en sang. Motif: j’avais demandé à un garçon de me passer le savon à barbe».

C’est en 1976 qu’il publie le premier roman de cinq de sa série Wilt, Wilt 1 : comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup d’autres ennuis encore, qui raconte les aventures rocambolesques d’Henry Wilt, professeur de littérature anglaise un tantinet maladroit qui entreprendra de tuer sa femme, dont il partage la vie selon lui depuis déjà trop longtemps. Suivront d’autres titres tout aussi éloquents : Comment échapper à sa femme et ses quadruplés en épousant une théorie marxiste ou Comment enseigner l’histoire à un ado dégénéré en repoussant les assauts d’une nymphomane alcoolique.

Avec Sharpe, on a droit à de la littérature décapante. Il remporte d’ailleurs en 1986 le Grand Prix de l’humour noir qui récompense l’ensemble de son œuvre. Sharpe ne se soucie pas trop de vraisemblance dans ses écrits mais ne vous y méprenez pas, il ne fait que porter à son comble des travers bien humains.

Sources :

Paris Match

France TV

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