Étonnant pour un territoire qui compte Shakespeare parmi ses auteurs, mais une personne sur cinq au Royaume-Uni est incapable de nommer un seul auteur de littérature. Il faut peut-être interroger le terme même parce qu’en effet, que signifie au juste « littérature » dans ce cas-ci.
C’est peut-être ce qui a apporté une certaine ambiguïté auprès des répondants d’un sondage effectué en mars dernier; reste qu’il y a 20 pour cent des gens qui ne se croient pas en mesure de nommer un auteur et que le quart des répondants ont déclaré ne pas avoir lu aucune publication au cours des six derniers mois. « Il semble y avoir un gouffre qui supprime 20 pour cent des gens des avantages de la littérature », a exprimé Michael Morpurgo, auteur britannique prolifique qui a entres autres signé les romans jeunesse Cheval de guerre et Le royaume de Kensuké. Il affirme aussi qu’il ne faut pas minimiser l’importance de ce vaste nombre qui, bien qu’il représente une minorité, ne connaît, ni ne valorise la littérature.
Un autre chiffre issu du sondage met aussi la puce à l’oreille. En effet, 15 pour cent des personnes interrogées estiment que la littérature est trop difficile à comprendre. Cette perception d’inaccessibilité, qu’elle soit réelle ou qu’elle relève d’un mythe, empêche sûrement une partie de la population de se mettre à l’activité. Il y aurait peut-être avantage à intensifier la médiation culturelle du côté de la littérature et à décomplexer les gens sur leurs choix de livres. Pas besoin de lire une thèse philosophique pour sentir les bienfaits de la lecture dans sa vie. Il suffit de commencer par aller vers ce qu’on aime et petit à petit partir à la découverte d’autres univers. Surtout, ne pas appréhender la littérature comme une sorte d’ovni ardue à démystifier. Car si l’on vous demande « Lire ou ne pas lire, voilà la question », la réponse est facile.
Pour en apprendre un peu plus, voici un livre qui présente vingt-trois portraits d’auteurs de Grande-Bretagne.
