Un livre lilliputien

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Cette semaine, le Japon nous a donné le plus petit livre qui soit. Il mesure 0.75 millimètre (il peut passer par le chas d’une aiguille), il est composé de 22 pages et il a pour titre Fleurs de saison. Il est tellement minuscule qu’il vient avec une loupe et vous pouvez l’avoir pour 314$. On y trouve des mots en japonais et des illustrations de fleurs, d’où le titre. Outre le fait qu’il soit entré dans les records Guinness, certains se demandent où est l’intérêt d’un tel objet.

Justement, son intérêt réside principalement dans l’inutilité de la chose, dans le plaisir infini de l’unicité d’un objet et du travail patient de l’artisan. Ni pratique, ni rentable, ce livre devient en quelque sorte, par sa seule existence, un plaidoyer en faveur de la simple beauté et fait appel à notre regard, le vrai, celui qui s’attarde au détail et à la précision, celui qui s’arrête et s’approche pour prendre le temps de voir. Et comme il ne peut se lire à l’œil nu, il nous convie au sens caché des choses, au-delà de l’apparat.

Il nous renvoie à la belle notion du parcours qui bien plus intéressant que la finalité, nous rappelle que le chemin importe plus que la destination. À une époque où nous sommes en train d’occulter le processus pour arriver impérativement à ses fins, cet objet complètement anachronique figure la liberté dans sa plus pure expression.

Source : Le Figaro

 

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