L’édition 2020 du Combat national des livres a eu lieu sur les ondes d'ICI Première de Radio-Canada du 4 au 8 mai et opposait comme à son habitude cinq combattants qui défendaient chacun un livre, un territoire. C'est France D'Amour qui l'emporte avec le roman Un lien familial, de l'auteure québécoise Nadine Bismuth, alors que durant la finale, seule la chanteuse le défendait, devant les quatre autres participants qui s'étaient plutôt ralliés derrière La mauvaise mère, de Marguerite Andersen, défendue depuis les débuts du combat par Dominique Demers. Notons que c'est la première fois que le Québec remporte le Combat national des livres.

Un lien familial (Boréal) est un roman moderne qui met en scène un couple de quadragénaires qui commettent tous les deux l’adultère. Le prétexte idéal, que cette trahison, pour se poser toutes les grandes questions essentielles autour de l’amour et de ce que ce sentiment implique. En ondes, France D’amour a ainsi décrit ce roman : « C’est un portrait exact de nos relations humaines et familiales. C’est un regard exact, très intelligent et futé sur ce que l’on vit. Un polaroid des années 2000. » Prouvant que la lecture de celle qui a défendu avec fougue ce livre était juste, rappelons que Nadine Bismuth avait révélé en entrevue à Claudia Larochelle ceci : «  Je voulais que ce soit un roman d’amour, certes, mais il me semblait important que le quotidien et les questionnements des deux soient mis de l’avant : d’un côté, il y a ce récit d’une solitude au masculin, de l’autre, celui d’un désenchantement au féminin… Les deux personnages sont en quête d’une connexion, mais c’est un rendez-vous manqué ».

Cette troisième édition du Combat national des livres aura su rallier des milliers de lecteurs et d’auditeurs, mais, surtout, aura su donner le goût de lire non pas que le livre gagnant, mais également les quatre autres. En guise de rappel, les voici :

Romeo Saganash défendait les Territoires autochtones avec le livre Cheval indien (XYZ) de Richard Wagamese qui suit le parcours de Saul, un Ojibwé, d’origine Anishinabeg du Nord ontarien passionné de hockey qui a dû affronter la dure réalité du racisme et des pensionnats autochtones.

Dominique Demers défendait La mauvaise mère (Prise de parole) de Marguerite Andersen pour soutenir l’Ontario. Dans ce récit, l’auteure revient sur sa propre vie faite de montagnes russes qui la mènera au sortir de la Deuxième Guerre à quitter l’Allemagne alors qu’elle est enceinte pour se rendre en Tunisie, et finalement s’établir pour de bon au Canada en 1958.

Alpha Toshineza défendait pour sa part l’Ouest canadien avec Le soleil du lac qui se couche de J.R. Léveillée (Du Blé/La Peuplade) qui relate la rencontre d’Angèle, une jeune métisse avec Uneo Takami, un vieux japonais. S’ensuivra un parcours poétique où le paysage et l’amour rayonnent de mille feux.

Julie Aubé défendait les province de l’Atlantique avec Moncton Mantra (Prise de parole) de Gérald Leblanc, qui met l’éclairage sur les écrivains acadiens qui ont su, à travers leur art, imposer une présence vivante et une parole forte. L’auteur fait état de l’influence que ces créateurs ont eu sur sa propre vie, construisant un roman unique où l’histoire personnelle se mêle à l’histoire collective.

Quand le ludisme rejoint l’intelligence, ça donne un combat d’une belle intensité et d’un grand intérêt! Bravo à tous les combattants!

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