« Il n’est pas nécessaire que je décrive la surprise et l’émotion, la suspension du temps, l’anxiété et la joie, la nostalgie, la pesanteur et l’apesanteur qui transgressaient toutes les lois de l’espace et du temps. C’étaient des jours d’il y a vingt ans, c’étaient des jours d’aujourd’hui. » C’est ainsi que s’est exprimée Pilar del Río, la veuve de l’écrivain portugais José Saramago, lorsqu’elle découvrit un ultime écrit encore inédit de son mari, le dernier des six Cahiers de Lanzarote que l’homme écrivit en 1998, année où il reçut le prix Nobel de littérature, le seul écrivain portugais à l’avoir reçu.

C’est donc vingt ans plus tard que sera publié ce journal qui relate les jours que l’auteur passa sur cette île de l’archipel des Canaries, c’est-à-dire de 1993 jusqu’à sa mort en 2010. Pourtant, José Saramago avait déjà signalé la présence de ce manuscrit lorsqu’il vivait toujours, déclarant à la blague : « Je ne voudrais pas que, précisément l’année où il m’est arrivé quelque chose méritant d’être raconté, on vienne me dire que je ne l’ai pas fait », comme le rappelle un article sur Culturebox.

C’est à 60 ans que José Saramago obtient une véritable reconnaissance avec la publication de son roman Le Dieu manchot. Un peu plus tard, des livres comme Histoire du siège de Lisbonne, L’aveuglement et L’Évangile selon Jésus-Christ viendront ajouter à la notoriété de l’écrivain. Les Cahiers de Lanzarote n’ont pas été traduits en français jusqu’à ce jour.

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