Suzanne Aubry : nouvelle présidente de l’UNEQ

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En mars dernier, nous vous annoncions la nomination de madame Réjane Bougé au titre de présidente de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ). Quelques mois après le début de son mandat, madame Bougé a dû quitter son poste pour des raisons personnelles. Ainsi, c’est Suzanne Aubry qui reprend le siège, avec passion nous confirme-t-elle!

Madame Aubry, bien connue auprès du public lecteur pour sa série « Fanette », possède plusieurs cordes à son arc. En effet, celle qui a débuté dans le milieu littéraire en publiant, en 1983, une pièce de théâtre (La nuit des p’tits couteaux), s’est ensuite tournée vers le métier de scénariste. Elle a également été critique, chroniqueuse et enseignante. Son expérience relative à la fondation de l’Association québécoise des auteurs dramatiques (AQAD) trouve écho avec ce poste de présidente de l’UNEQ.

Afin de mieux comprendre les défis de l’UNEQ pour l’année à venir, nous avons posé quelques questions à madame Aubry.

En tant que nouvelle présidente de l’UNEQ, quels seront vos principaux chevaux de bataille pour la prochaine année? 
Mes priorités seront l’amélioration des conditions socioéconomiques des écrivains et la défense de leurs droits d’auteur, ainsi que la promotion et la diffusion des oeuvres de nos auteurs, ici et à l’étranger. L’UNEQ a amorcé depuis deux ans des discussions avec les éditeurs (représentés par l’ANEL). Ces rencontres, accompagnées par le ministère de la Culture et des Communications, nous ont permis de parler de façon franche et constructive des pratiques contractuelles des éditeurs, qui vont du meilleur à l’acceptable, mais parfois au pire. Une bonne nouvelle : l’UNEQ et l’ANEL ont établi un modèle de reddition de comptes qui permettra aux auteurs d’avoir des rapports de ventes de leurs livres plus clairs et transparents. Le hic, c’est que ce formulaire, tout en faisant partie de l’engagement de l’éditeur dans la politique de la SODEC, n’est pas obligatoire. Pourtant, on parle d’argent public! Durant ma présidence, je ferai tous les efforts pour que notre modèle de reddition de comptes devienne la norme. Un autre dossier important : le ministère du Patrimoine canadien entreprendra une révision de la Loi sur le droit d’auteur. Sous le gouvernement conservateur, de nombreuses exceptions ont été introduites, favorisant les utilisateurs au détriment des créateurs. L’UNEQ interviendra afin de revenir à une loi équitable, qui protège véritablement les auteurs. 

En quoi l’UNEQ est-elle une organisation importante à vos yeux?
L’UNEQ défend les auteurs depuis quarante ans. Sans elle, les écrivains n’auraient plus d’association pour défendre leurs droits sur toutes les tribunes, ils n’auraient plus de conseils juridiques pour leurs contrats, de parrainage pour leurs oeuvres en chantier, de programme de formation, de tournées-rencontres dans les écoles, de conférences dans les bibliothèques, d’outils de promotion numériques, de bourses et de résidences d’écrivains, de Maison pour les accueillir… et j’en passe! 

En 2017, de quoi les auteurs du Québec ont-ils le plus besoin? 
Les écrivaines et écrivains doivent être reconnus comme des partenaires à part entière dans la chaîne du livre. Sans auteurs, il n’y aurait pas de littérature! Il leur faut des contrats équitables, respectant leurs droits. Aussi, il est impératif que le budget du Conseil des arts du Québec soit augmenté afin que les auteurs soient mieux soutenus dans leur démarche d’écriture et dans la diffusion de leurs oeuvres. 

Sur une note plus personnelle, avez-vous de votre côté un projet d’écriture en cours, en parallèle à votre mandat?
J’en ai plusieurs! Un roman historique est en chantier et j’ai deux projets de séries pour la télévision, dont l’un est une adaptation de ma saga « Fanette » pour le petit écran. Le producteur Encore Télévision (qui produit entre autres Les beaux malaises et Les pays d’en haut) est emballé. Je crois que j’aurai beaucoup de pain sur la planche en 2017! 

 

En complément : entrevue avec Suzanne Aubry lors de la parution de Ma vie entre tes mains.
Crédit photo : Julien Faugère

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