S’appartenir : la 14e édition du Festival du Jamais Lu

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S’appartenir, pour moi, c’est égal à être nomade, personne n’a de pouvoir sur toi.
C’est toi qui a le pouvoir de toi-même. C’est ça moi dans ma langue.
Joséphine Bacon

Le Festival du Jamais Lu donne au public le privilège de découvrir les nouveaux textes de dramaturges. L’accent se fait sur les mots et les lectures présentées sont aussi un moyen de prendre parole et de la partager. Autant de textes, autant de visions du monde et de façons de nommer l’indicible. Du 1er au 9 mai au Théâtre des Écuries à Montréal et sous la direction artistique de Marcelle Dubois et Justin Laramée, 12 textes nous donneront à entendre des manières de s’appartenir.

C’est d’ailleurs le spectacle S’appartenir[e] qui part le bal. Huit femmes tentent justement de répondre à la question « qu’est-ce que s’appartenir, ici, maintenant, en 2015 ? » Avec entre autres France Daigle, Joséphine Bacon, Véronique Côté et Anne-Marie Olivier.

Dans Le show du non-exil, Annick Lefebvre et Olivier Sylvestre racontent « leur vie banale de Québécois de souche ».

Comment frencher un fonctionnaire sans le fatiguer nous convaincra que la région d’Ottawa-Gatineau est injustement perçue et qu’elle est loin d’être ennuyeuse… Par 14 auteurs, réunis sous le collectif Les poids plumes.

Le repeuplement des ressources familiales de Maxime Carbonneau montre une famille à la recherche de leur propre drame.

Philippe Ducros a visité à l’hiver 2015 les lieux souvent dévastés des réserves autochtones et dans Réserves Phase 1 : la cartomancie du territoire, il veut montrer la « force tranquille de ces survivants de l’Histoire ».

Dans Savoir compter, Marianne Dansereau  présente des personnages qui posent des gestes « qui ne sont pas conformes à ce qu’ils sont ».

Paillettes de Simon Boulerice est destiné à un public jeunesse de 7 ans et plus. Henri se demande quelle est sa place dans la famille alors que son frère Edgar brille de mille feux.

« Qu’est-ce tu veux que j’te dise? Que tout va bien, qu’on s’entend bien, qu’on est capable de s’tolérer? J’le sais qu’c’est ça qu’tu veux entendre, Olivier, mais c’est pas ça la vérité. » Feu de Marie-Hélène Perron raconte les liens difficiles d’une fratrie.

Éric Noël nous propose une pièce solo, Ces regards amoureux de garçons altérés. Dans un sauna gai, un acteur sous l’emprise du Cristal Meth délire depuis 60 heures sur les blessures exquises de l’amour.

« Je suis persuadée que les paysages dans lesquels on grandit modifient nos identités, nos imaginaires, et jusqu’à nos ADN. » Voilà la prémisse de Marcelle Dubois qui présente Habiter les terres.

La dramaturge française Nathalie Fillion confronte présent et passé dans Spirit : Comédie occulte et psychédélique du siècle 21.

Enfin, le spectacle [Y] Tenir fait entendre les voix de sept hommes qui se sentent concernés et qui se joignent aux voix des femmes qui ont dénoncé les violences et les abus qu’elles ont subis. Car la lutte pour l’égalité des sexes doit aussi passer par les hommes. Avec entre autres Robert Lalonde, Robin Aubert, Jean-Marc Dalpé et Olivier Kemeid. Dans une mise en lecture de Justin Laramée.

Bref, le Festival du Jamais Lu propose une folle épopée de mots tout nouveaux tout beaux avec en prime une réflexion sur le sens du mot s’appartenir avec l’équipe de la revue Nouveau Projet, une pièce écrite par des élèves de 6e année du quartier Villeray, une classe de maître avec Carole Fréchette et des Soirs de scotch dans une ambiance feutrée où les auteurs ont carte blanche pendant 20 minutes.

Site du Jamais Lu 

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