Mais quel est ce roman qui se retrouve de toutes les sélections des grands prix littéraires français? Ce Un certain M. Piekielny signé par François-Henri Désérable et édité chez Gallimard fait effectivement partie des listes du Médicis, du Femina, du Goncourt, du Renaudot et de l’Interallié. Oui, il y a de quoi se pencher sur ce roman…

Dominique Lemieux, directeur de la coopérative Les libraires et grand lecteur, s’est délecté de ce roman dont il n’a pu lâcher les dernières pages. Il nous en parle en ces termes : «  Un texte qui prend le prétexte d’une admiration pour l’oeuvre de Romain Gary pour aborder la création et les hasards des détours. La rencontre avec un certain Piekielny à la lecture de La promesse de l’aube convainc Désérable de partir sur la piste de ce personnage anonyme. Qu’est-il devenu? Quelle est son histoire? Désérable met tout en oeuvre pour le retrouver, et s’aventure entre fiction et réalité pour donner du sens à ce passage d’une œuvre qui l’a profondément marqué. Donc, oui, Piekielny, mais pas que. C’est beaucoup Gary, cet auteur-phare. C’est surtout Désérable lui-même qui se dévoile peu à peu, qui se met en scène, mais encore là, on se doute qu’il joue avec la fiction comme son maître à penser. Les arabesques, les sinuosités sont captivantes, les ‘’et si’’  nécessaires. Le style demeure plutôt classique, mais l’ensemble conserve un intérêt notable. »

Et qui est ce François-Henri Désérable? Un écrivain, certes (notamment récompensé pour les précédents ouvrages qu’il a écrits, Évariste et Tu montreras ma tête au peuple), mais également un joueur de hockey sur glace, également fils de hockeyeur. Originaire d’Amiens, en France, il n’a que 30 ans et cumule déjà les succès.

Pour vous convaincre de la qualité d’Un certain M. Piekielny en attendant de savoir s’il se retrouvera des listes courtes de ses prix et s’il se hissera jusqu’au rang de gagnant de certains d’entre eux, on vous laisse sur certains passages habilement tournés :  

« Deux désespoirs qui se rencontrent, ça fait un espoir, non? » (variation d’une citation de Romain Gary)

« Est-ce que lire, ce n’est pas s’affranchir des contingences de l’espace et du temps? »

« Écrire. Tenir le monde en 26 lettres et le faire ployer sous sa loi. »

« Des événements hétéroclites, en apparence anodins et dont la logique lui échappe, se succèdent dans un désordre trompeur; peu à peu, voilà qu’ils s’agencent parfaitement, qu’ils font sens; l’idée germe, chemine et l’écrivain, frappé par l’évidence, se frappe le front, eurêka, il tient son sujet; le livre est là, il peut déjà le lire en esprit : il n’y a plus qu’à l’écrire. »

« Tu peux enfouir le passé […], tu ne l’empêcheras pas de ressurgir. »

« Et c’est peut-être cela et rien de plus, être écrivain : fermer les yeux pour les garder grands ouverts, n’avoir ni Dieu ni maître et e autre servitude que la page à écrire, se soustraire au monde pour lui imposer sa propre illusion. »

Crédit photo : Galliwiki

 

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