Pour la continuité de la librairie Clément Morin

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Nous apprenions ces derniers jours que la librairie Clément Morin de Trois-Rivières est sur le qui-vive. À la suite de l’annonce du départ à la retraite de Sylvie Morin, la propriétaire actuelle, Guy et Suzanne Marcotte, les détenteurs du café Morgane situé à la mezzanine de la librairie, ont décidé de reprendre le flambeau. Par contre, le bail venant à échéance le 30 juin prochain, son renouvellement est incertain puisque le propriétaire de l’édifice, maintenant libre de choisir le prochain locataire, négocierait avec d’autres intéressés potentiels. Une réponse était attendue de sa part le 6 juin dernier, mais à ce jour, elle n’a pas encore été obtenue, ce qui complique le rachat de la librairie puisqu’elle est conditionnelle à l’obtention de la location de l’espace.

«Le propriétaire me dit que la location est dans les mains d’un courtier et que s’il signe un bail avec nous maintenant, il devra payer une pénalité à ce courtier pour la commission perdue. Mais combien est cette pénalité? Je n’ai pas réussi à le savoir», explique monsieur Guy Marcotte. Ce dernier a fait savoir au propriétaire de la bâtisse qu’il serait prêt à faire un arrangement pour le paiement du courtier ; la réplique est toujours attendue, bien que le propriétaire ait affirmé que la librairie pourrait assurément rester jusqu’en septembre prochain, ce court terme n’arrangeant toutefois pas l’affaire. Si la librairie doit se résigner à fermer, une liquidation de la marchandise devra commencer au plus tard le 15 juin.

Si bien que les choses semblent encore au point mort et qu’employés et clients poursuivent leurs incantations. La librairie compte trente-deux employés et le café Morgane en dénombre dix. Mais au-delà des gens qui seraient directement affectés, la fin de la librairie Clément Morin représenterait une perte incalculable pour la population trifluvienne puisqu’elle est un important transmetteur de culture et de savoir. «C’est un lieu très humain ici. Au-delà de l’aspect commercial, le contact humain est important. C’est un endroit où l’esprit rejoint le coeur», estime Suzanne Marcotte.

Par la bande, cette fermeture ferait mal à toutes les librairies indépendantes, celles, nombreuses, que nous avons dû voir s’éteindre depuis quelques mois, et aussi celles qui résistent, encore, fragiles, mais fières, ébranlées, mais fin prêtes à affronter les nouveaux défis qui se présentent à elles.

Une librairie de la trempe de celle de Clément Morin est un lieu serti d’une grande valeur : dévouée, humaine, engagée dans sa communauté, elle est un pilier dans notre précaire écosystème. Et la question de sa survie ne devrait pas se poser en termes de choix, mais bien en termes de nécessité.

Une page Facebook soutient la cause de la librairie, n’hésitons pas à les «aimer» très fort.

Sauvons la librairie Clément Morin

Sources:

Le Nouvelliste 3 juin

Le Nouvelliste 9 juin

Le Nouvelliste 11 juin

[email protected]

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