Le théâtre l’Espace Go à Montréal présente, du 9 avril au 4 mai 2013, la pièce La fureur de ce que je pense, un texte tiré de l’œuvre de l’auteure Nelly Arcan, décédée en 2009. Sophie Cadieux est à l’origine du projet : « Les mots de Nelly Arcan sont porteurs de questionnements qui habitent Sophie Cadieux sur la projection du féminin dans notre univers ultra-sexualisé et pourtant en quête d’hyperromantisme », est-il écrit sur le site Internet du théâtre. La mise en scène et l’adaptation sont de Marie Brassard, qui a souvent travaillé avec le créateur Robert Lepage et qui a signé en 2001 Jimmy, créature de rêve, son premier spectacle solo qui questionne entre autres les lisières entre l’intime et le public. Cette fois-ci, elle dirige une équipe de six actrices et une danseuse pour porter les mots crus de Nelly Arcan qui parlent de la difficulté de vivre et du rapport ambigu au corps.
« Quand j’étais petite j’ai fini par grandir. J’en suis arrivée au point fatal où je pouvais voir mon visage dans les miroirs, du moins à partir du menton; depuis ce jour-là je n’ai plus pu m’échapper, je me suis tombée dessus à chaque tournant. »
Les actrices qui seront présentes sur scène et qui nous interprèteront ces « sept chants du mystère et de la douleur de vivre » sont Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Monia Chokri, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault.
Le chant de l’ombre, le chant perdu, le chant des mirages, etc. sont autant de forces évocatrices de l’univers écrit à bras le corps par Nelly Arcan qui, si elle n’a pas su relier à temps les contradictions qui l’habitaient, nous donne à travers ses œuvres littéraires un témoignage poignant de la réalité derrière l’image.
