Nadine Perreault a récemment été nommée au poste de directrice générale du distributeur québécois Dimedia. Cette nomination, qui survient à la suite du départ à la retraite de Serge Théroux, est prometteuse pour l’entreprise. Détentrice d’un baccalauréat en histoire de l’art, Nadine Perreault travaille depuis plus de deux décennies chez Dimedia. Depuis quelques années, elle était au poste de directrice générale adjointe. Afin de nous parler de ce nouveau défi professionnel qui s’amorce pour elle, madame Perreault a accepté de répondre à nos questions.

Serge Théroux, votre prédécesseur, a œuvré durant quarante-cinq ans au sein de Dimedia. Que ferez-vous en continuité avec ce qui a été fait et que comptez-vous apporter à l’entreprise de nouveau?
J’ai travaillé avec Serge pendant près de vingt ans. Je garderai certainement de lui cette notion de « passeur ». En effet, je souhaite faire perdurer cette idée, à l’origine de la création de l’entreprise, que notre mandat est de faciliter la rencontre entre une œuvre et son lecteur. Ceci passe par un réseau de diffusion et de distribution structuré et animé par une équipe qui a la passion du livre et qui a le souci d’être en dialogue constant avec les divers intervenants de la chaîne du livre. Pour la suite, beaucoup d’efforts ont été entrepris au cours des dernières années pour moderniser nos façons de faire, et je compte bien poursuivre sur cette lancée.

Fondée en 1974, Diffusion Dimedia a été rachetée à l’automne 2018, à parts égales, par les Éditions du Boréal et les Éditions Québec Amérique : en quoi l’indépendance – et la propriété québécoise – de Dimedia est une force pour le milieu du livre d’ici?
Avec cette propriété entièrement québécoise, Dimedia affirme plus que jamais sa place de choix au service de notre milieu littéraire. Dimedia a développé une grande proximité avec les éditeurs qu’elle représente tout en construisant des relations étroites avec les libraires. Nos décisions et orientations sont prises en concertation avec le milieu d’ici et en évaluant les impacts sur celui-ci. Le rayonnement de nos éditeurs québécois est une source de grande fierté.

Quelle est votre vision par rapport aux liens entre Dimedia et les librairies?
Dimedia et la librairie, c’est une association naturelle, fondée sur une relation de confiance mutuelle. Dimedia a toujours pu compter sur l’appui des libraires pour traverser des moments difficiles, et vice-versa. Dimedia est là pour supporter leurs efforts, être à l’écoute de leurs besoins, travailler avec eux dans le respect de leurs particularités.

Dimedia existe depuis 1974. Qu’est-ce qui a foncièrement changé depuis les débuts de cette entreprise de diffusion et de distribution?
L’ADN de Dimedia est resté semblable. Nous sommes toujours une entreprise de diffusion-distribution, propriété de maisons d’édition et au service des éditeurs. Le changement majeur est qu’il s’agit maintenant d’une entreprise 100% québécoise, qui diffuse un nombre important de maisons d’édition québécoises (près de 90) parmi les plus reconnues et respectées dans le milieu, et ceci, alors que la part de marché du livre québécois est en forte progression. C’est une réalité très stimulante. Nous avons aussi à cœur de bien représenter nos éditeurs européens (320) et de faire découvrir leurs catalogues et nouveautés au public d’ici, qu’il s’agisse de romans, d’essais, de BD ou d’albums et romans jeunesse. Au niveau logistique, élément essentiel pour une entreprise comme la nôtre, les changements apportés depuis 1974 sont considérables, l’entreprise a su prendre les virages imposés par le marché et mettre à profit les nouvelles technologies à tous les niveaux de l’entreprise.

Avec la pandémie qui a cours, quelles seront vos priorités?
En temps de pandémie, ma priorité est d’abord tournée vers mes collègues. Je souhaite leur procurer un environnement de travail sécuritaire. Je crois que nous y sommes parvenus en réorganisant les postes de travail et en permettant à plusieurs personnes de faire du télétravail. Qui aurait cru que nos représentants se retrouveraient à exercer leur métier devant un ordinateur plutôt qu’en librairie il y a de cela moins d’un an? C’est une nouvelle réalité qui nous oblige à repenser nos façons de faire, et c’est très positif. J’ai, par ailleurs, le souci de maintenir un service de qualité autant auprès des libraires que des éditeurs que nous diffusons.

Êtes-vous une grande lectrice? Quel est votre plus récent coup de cœur?
Je lis tous les jours. Ma lecture coup de cœur du temps des fêtes a été certainement Frankissstein, de Jeanette Winterson, qui vient de paraître chez Alto. Par ailleurs, l’automne dernier a été très riche en coups de cœur, entre autres La fille de la famille (Boréal), Chasse à l’homme (La Peuplade) ou J’ai peur des hommes (Remue-ménage). Et la saison qui s’amorce est remplie de promesses. D’ailleurs, j’invite les lecteurs et les libraires à consulter les programmes de la saison de nos éditeurs sur notre page d’accueil ou à s’abonner à notre infolettre hebdomadaire.


Photo :
© Samuelle Perreault-Lafrance

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