Menace de mort pour la traductrice Sepideh Jodeyri

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«Mes poèmes sont parus pour la première fois dans un célèbre magazine de littérature en Iran il y a 20 ans, j’ai rédigé et publié mon premier recueil de poèmes il y a 15 ans, et écrit huit livres. Aujourd’hui, ma plume est interdite en Iran, mon nom est banni.» Ce sont les paroles de la poétesse iranienne Sepideh Jodeyri, qui vit l’exclusion après avoir traduit dans sa langue maternelle la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh. Abdellatif Kechiche en a fait une adaptation cinématographique, La vie d’Adèle, qui lui a par ailleurs valu la Palme d’or au Festival de Cannes en 2013. L’histoire raconte la rencontre et la relation amoureuse entre deux jeunes femmes. En Iran, l’homosexualité est interdite par la loi et fortement réprimandée.

C’est ce qui cause la mise à l’écart de Sepideh Jodeyri, déjà exilée depuis quatre ans à Prague parce qu’elle ne supportait pas le «bon» mouvement politique. Lors de la parution de la BD en août 2014 chez un éditeur iranien installé à Paris, il n’y a pas eu de réactions. C’est plutôt à la sortie du dernier recueil de poésie de Sepideh Jodeyri en Iran que les détracteurs se sont prononcés. «Sepideh Jodeyri soutient l’homosexualité… Comment pouvons-nous laisser une telle personne publier en Iran?», écrivait Aviny Film, un site conservateur iranien.

Il y a pourtant en Iran des gens qui militent pour les droits des homosexuels, «ils communiquent sur Internet, ils ont informé les médias en dehors du pays pour sauver les personnes homosexuelles, autrement celles-ci pourraient être tuées par le gouvernement», explique l’écrivaine Sepideh Jodeyri qui a voulu traduire la BD parce qu’elle «pense que les gens ont besoin d’être éduqués sur leur façon d’agir avec ceux qui ne sont pas comme eux». Mais comme les homosexuels du pays sont condamnés à la réclusion, les pas se franchissent difficilement.

Sources:

Le Figaro
Madmoizelle

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