Le milieu de l’édition ne fait pas exception lorsqu’il est question de la centralisation des marchés. Pour preuve, l’achat prochain du Groupe La Martinière en France, qui compte dans ses rangs non seulement les éditions La Martinière mais aussi celles du Seuil et de Points, par Média Participations, déjà propriétaire de gros noms comme Fleurus, Lombard, Dupuis, Dargaud, entre autres choses. Ce groupe qui publie de la bande dessinée, des livres pratiques, jeunesse et religieux est actuellement en négociation exclusive avec La Martinière. Cette concentration dans le domaine de l’édition donne beaucoup de pouvoir commercial aux joueurs les plus imposants, au détriment de plus petits qui peine à se faire valoir.

Ainsi, quand l’acte de vente sera conclu, quatre groupes [Hachette, Gallimard, Editis, Média Participations] se partageront la plus grosse part du gâteau. « Toutes les maisons moyennes qui voudront demain assurer leur avenir n’auront guère le choix que de trouver des solutions du même genre, aggravant sans cesse la concentration de l’édition en France », soutient Olivier Bessard-Banquy, professeur des universités à Michel de Montaigne Bordeaux 3. Difficile de survivre lorsqu’on souhaite rester indépendant. Certains éditeurs tentent le coup et réussissent parfois à se démarquer avec des propositions originales. C’est le cas de la maison Monsieur Toussaint Louverture (fondée en 2004) ou encore celle du Tripode (2012) qui proposent des ouvrages atypiques qui trouvent néanmoins leur lectorat étant donné leurs qualités. Mais leur survie demeure fragile.

Il n’en reste pas moins qu’il est de plus en plus difficile de rester maître de sa gouverne et qu’encore une fois l’aspect économique fait foi de tout.

Publicité