Les livres brûlent à Mossoul

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Il n’y a pas si longtemps au Québec tout livre qui n’entrait pas dans les bonnes grâces de l’Église était mis à l’index. Tout ce qui n’entérinait pas les vertus chrétiennes était inscrit sur la liste noire, sans quoi le cerveau malléable du lecteur risquait d’acquérir une autonomie de pensée qui éventuellement pouvait mener à une émancipation intellectuelle et morale. Les livres sont les symboles de cette liberté de pensée et lorsque le joug d’une certaine autorité se manifeste, celui-ci brûle les livres.

C’est ce qui se passe en ce moment à Mossoul, deuxième ville d’Irak. L’État islamique s’est attaqué à la bibliothèque centrale de la ville et y a pris près de 2000 livres pour les donner aux flammes. Parmi les ouvrages brûlés, on remarque des livres pour enfants, de philosophie, de poésie, de sciences, de santé et de sport. Les jihadistes ne sauvegardent que les livres concernant l’islam.

Ce ne serait pas la première fois que des bibliothèques sont écumées. Déjà le mois dernier, les jihadistes s’en sont pris à la bibliothèque du musée de Mossoul. Dans ce lieu se trouvent des œuvres de 5 000 ans avant Jésus-Christ. Les livres sont les représentants de la mémoire et en cela, acteurs du présent et précurseurs de l’avenir; la chasse aux livres est l’exemple notoire que ceux-ci possèdent un pouvoir magistral.

Source: Libération

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