Martine se décline en plusieurs lieux et activités : Martine à la mer, Martine en montgolfière, Martine dans la forêt, Martine baby-sitter, en tout il y a soixante titres pour cette sexagénaire qui n’en a pas l’air, du moins dans l’apparence. Car dans les dernières années, on a souvent décrié les valeurs de Martine qui vieillissent plutôt mal. Alors qu’on tente de faire tomber les étiquettes, les rééditions nous propose encore une Martine petite maman ou une Martine [qui] fait la cuisine.
Mais si on la remet en contexte et qu’on revisite Martine dans son époque, on constate qu’elle a été une icône pour bien des jeunes filles du monde entier et un succès notoire dans toute l’histoire du livre jeunesse. Ce personnage a été créé en 1954 par l’illustrateur Marcel Marlier et l’auteur Gilbert Delahaye. À la mort de ce dernier, les aventures seront écrites par Jean-Louis Marlier.
Ce sont 110 millions d’albums qui ont été vendus sur la planète. Dépendamment de sa destination, Martine prend le nom d’Anita (Portugal), Touline (Liban), Zana (Albanie) ou Aysegül (Turquie). Le Musée en herbe de Paris a même décidé de lui rendre hommage en présentant l’exposition I love Martine. Sylvie Girardet, directrice du musée, prend la défense de l’héroïne : « Certes Martine est très lisse mais c’est aussi ce qui explique son succès : son unviers et rassurant. Et puis cette petite fille vit de nombreuses aventures sans parents ! Elle a évolué, s’habille aujourd’hui en jean, a un ordinateur… Le succès continue. »
Après tout, Martine témoigne de notre évolution.
