Le Québec à l’honneur au Salon du livre de Genève

5
Publicité

Nous l’annoncions en novembre dernier : c’est le Québec qui est l’hôte d’honneur de l’année 2017 au Salon du livre et de la presse de Genève. Voilà maintenant que le grand jour approche : c’est le 26 avril que débutera ce salon.

Les lecteurs helvètes francophones sont de très curieux lecteurs, qui possèdent – on doit l’avouer – un grand amour pour les œuvres québécoises, comme en témoigne l’achalandage toujours très grand sur le stand du Québec, année après année, dans ce salon du livre. Certains de nos auteurs québécois y sont de véritables stars (pensons à Jacques Côté ou Marie Laberge, entre autres), certains libraires présents sur le stand ont leurs clients fidèles qui reviennent bon an mal an. Cette année, c’est un pavillon entier qui sera dédié à notre province : on y trouvera le plus grand choix de titres québécois jamais présentés en Suisse (plus de 1500!), une scène d’animation où des rencontres, des tables rondes, des lectures, des combats de dessins auront lieu, ainsi qu’une exposition intitulée « Le Carré Saint-Louis, un Québec rapaillé » qui propose une incursion dans une effervescence intellectuelle en mettant de l’avant poètes et écrivains d’ici.

Plusieurs auteurs – plus de soixante! – seront sur place pour prouver à quel point notre littérature est riche, variée, grande, belle. Parmi eux, nommons Nicolas Dickner, David Goudreault, Louis Hamelin, Fanny Britt, Marie Laberge, Patrick Senécal, Kim Thúy, Sophie Bienvenu, Frédérick Lavoie, Chrystine Brouillet, Louise Tremblay D’Essiambre, Alain Deneault, Jacques Goldstyn, Dany Laferrière, Joséphine Bacon et bien d’autres.

Pour faire la part belle à notre littérature, une escouade de libraires québécois – indépendants et talentueux! – sera sur place. Elle sera composée de Morgane Marvier (Monet), Billy Robinson (De Verdun), Jeremy Laniel (Carcajou) et Dominique Janelle (De Verdun et Tulitu de Bruxelles, qui agit à titre de responsable de la programmation). S’ajoute à eux le bibliothécaire de Trois-Rivières, René Paquin. 

Oui, le Québec sera à l’honneur en Suisse cette année. Mais de notre côté, on vous propose – pour ceux qui ne peuvent faire le voyage outre-Atlantique – de découvrir quelques auteurs helvètes de la relève. En voici cinq, une liste non-exhaustive bien entendu, préparée en collaboration avec Noémi Schaub, du collectif Ajar et de Paulette éditrice.

 

Un roman poétique
L’embrasure de Douna Loup

La forêt est grande, profonde, vibrante, vivante et vivifiante. Elle est quelque chose comme une femme qui voudrait l’homme sans lui dire. Quelque chose qui dit oui sous la robe mais qui s’est perdu dans la bouche, qui devient tendre dans l’humus et vous jette des ronces au visage. La forêt est comme ça, ici. Le sauvage sait y faire. L’attirance qu’elle éprouve à se faire explorer, elle la garde au-dedans, de la sève en puissance qui coule sous la terre, qui monte comme une odeur et vous emballe sur-le-champ. Même le ciel, au-dessus, ne reste pas indifférent. À vingt-cinq ans, il mène une vie simple : des collègues d’usine avec qui faire la fête le samedi soir, des aventures amoureuses sans lendemain et surtout une passion : la chasse et l’amour de la nature. Son existence paisible bascule le jour où il trouve sous les arbres un homme mort avec à ses côtés un carnet aux écrits sibyllins. Obsédé par cette découverte, le jeune homme part sur les routes à la recherche du passé de celui qui a choisi de venir mourir dans sa forêt… Roman d’initiation moderne, L’embrasure est nourri par une écriture sensible pleine d’émotion.

 

Un polar 
Le nom du père de Sébastien Meier

Paul Bréguet, ancien inspecteur de police, sort de prison après plus de deux ans de détention. Avec l’aide de la procureure Emilie Rosetti, l’ex-flic décide d’élucider le mystère qui entoure la mort de son amant, Romain Baptiste. Réseaux de prostitution, évasion fiscale et corruption ne vont pas faire dévier de leur objectif les deux détectives, bien au contraire. Dans ce polar qui jette une lumière crue sur la Suisse des banques et des montages fiscaux, Sébastien Meier reprend avec brio les protagonistes de son précédent ouvrage, Les ombres du métis, dont la morgue et les paradoxes font tout le charme. Né en Suisse romande en 1988, Sébastien Meier s’intéresse tôt à la littérature. Il crée à 22 ans les éditions Paulette où il publie une quinzaine d’ouvrages. En parallèle, il cofonde le collectif Fin de Moi, consacré aux arts de la scène, et s’investit au sein du bimensuel romand La Cité. Récompensé par le prix Lilau 2015 du polar pour Les ombres du métis, il partage aujourd’hui sa vie entre l’écriture et le voyage.

 

Un bon roman
L’écrivain suisse allemand de Jean-Pierre Rochat

L’amitié improbable d’un paysan de montagne et d’un écrivain à succès. Entre l’amoureux des vaches et le Casanova des lettres, s’échangent les expériences de la vie de bohème ou montagnarde, nomade ou sédentaire, dans le style brut et généreux qui caractérise Jean-Pierre Rochat.

 

 

 

 

Récit de voyage
Chroniques de l’Occident nomade d’Aude Seigne

Lectrice du monde et d’elle-même, Aude Seigne, bourlingueuse du 21e siècle, écrit avec une acuité et une souplesse inédites sur le voyage et ses amours lointaines. Le voyage? Un exercice de légèreté. Un ravissement aussi : parce que parfois la beauté est terrassante, complète, trop forte, une illumination, une sorte d’orgasme métaphysique tremblant. « Quelque chose craque en moi, une paroi se rompt sans crier gare, la possibilité de l’abîme se dévoile en même temps que celle du bonheur absolu. » L’amour? Les premières fois, un flirt qui peut « la laver de tout », ou encore le grand amour.   Chroniques de l’Occident nomade a tout d’un roman d’apprentissage. Aude Seigne tâtonne autour du globe comme dans sa narration, elle le sait et le revendique. Le voyage certes, mais pour être plus présente au monde. Un chauffeur nous laisse un matin au bord de la route qui s’éloigne de Jaisalmer. 120 km de désert plus loin, c’est la frontière pakistanaise. « De chouettes types avec qui on aime bien jouer aux cartes » disent nos nomades rajasthani. Nous descendons de la voiture. La voiture repart. Il n’y a que le vent. L’aurore à la fois bleue et beige, sur un désert très chaud. Des arbustes, des pierres. Six jeunes hommes vêtus de blanc préparent du thé en parcourant le vent de leur silhouette mince. Ils nous lofent dans une langue imaginaire.

Récit de voyage
Atlas nègre de Bruno Pellegrino

À Madagascar, Tana brûle. L’île chancelle. Le coup d’État a eu lieu il y a trois ans, déjà. Trois ans, c’est jeune, à l’échelle d’un pays. Pour le narrateur, le voyage était prévu de longue date; il ne connaît rien, ici, débarqué de sa Suisse natale, mais il pourrait aider. Il sent bien, arrivé à l’aéroport, accueilli par celle qui sera sa chef, Mme Andrissa, qu’il n’est peut-être pas tout à fait à sa place. Mais il y a tant à faire, il pourrait aider. Atlas nègre est le premier roman de Bruno Pellegrino, lauréat du prix du Jeune écrivain 2011. Sur le mode du road-trip, Bruno Pellegrino flirte avec le roman d’aventure, le récit autobiographique, le carnet de voyage et le conte initiatique. D’Antananarivo à Tokyo, des rives glacées du Lac Baïkal en passant par les contrées sauvages bordant le fleuve Amour, la poursuite effrénée du voyage jusqu’aux bords du bout du monde participe de la reconstruction intérieure d’une jeunesse brisée, pour pardonner les erreurs et retrouver, en définitive, l’âme aimée. Accompagnant le texte, les illustrations brutes et dynamiques de l’artiste Yoann Kim tissent une toile fantomatique qui enveloppent les paysages et les différentes étapes du narrateur d’une brume mystérieuse, transformant le voyage en une rêverie tantôt magique, tantôt inquiétante.  

 

Les résumés sont ceux des éditeurs.

Publicité