Le prix Gilles-Corbeil, le «Nobel québécois», ne sera pas attribué

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La Fondation Émile-Nelligan, une société privée sans but lucratif, qui octroie le prix Gilles-Corbeil, considéré comme le Nobel de littérature québécois. Il consacre un écrivain d’envergure et l’invite à poursuivre son œuvre en lui décernant une bourse importante de 100 000 $. Le prix est décerné tous les trois ans. Comme le dernier a été remis en 2011 à l’auteur Victor-Lévy Beaulieu, l’année 2014 attendait son récipiendaire. Malheureusement, la fondation a déclaré devoir attendre en 2017 pour décerner le prochain prix. Monsieur Michel Dallaire, le président du conseil d’administration, a déclaré au journal La Presse : « On a décidé de sauter une édition pour assurer notre pérennité. On ne l’a pas fait de gaieté de coeur. Notre capital baisse, notamment en raison des taux d’intérêt qui sont moins performants. Alors pour nous, il s’agit d’une question de prudence. »

Victor-Lévy Beaulieu a été désolé d’apprendre la nouvelle. « Ce prix est un bon coup de main pour les auteurs qui le reçoivent. Pour ma part, ça m’a permis de terminer mon livre sur [le philosophe] Friedrich Nietzsche et d’embaucher du monde pour s’occuper des éditions. »

Les éditeurs aussi sont attristés. Ce prix a des retombées éloquentes pour les maisons d’édition. « Pour le grand public, ces écrivains deviennent des membres d’une classe à part. Ça entraîne inévitablement un renouvellement de leur lectorat, notamment parce que certains professeurs en profitent pour les ramener à l’ordre du jour dans les plans de cours », à exprimé Pierre Filion, conseiller éditorial chez Leméac.

Comme la Fondation ne peut pas actuellement remettre de reçus d’impôt, les offres du monde des hommes et femmes d’affaires ne sont pas envisageables. Quant aux mécènes, ils sont toujours les bienvenus, mais Monsieur Dallaire de la Fondation a quelques réserves : « Les mécènes, ça vient souvent avec un fil qui s’attache. On veut rester absolument indépendant, totalement indépendant, souverainement indépendant », a-t-il déclaré.

Réjean Ducharme, Anne Hébert et Jacques Poulin font partie des récipiendaires de cette prestigieuse récompense.

Récipiendaires de la prestigieuse récompense : Réjean Ducharme (1990), Anne Hébert (1993), Jacques Brault (1996), Paul-Marie Lapointe (1999), Fernand Ouellette (2002), Marie-Claire Blais (2005), Jacques Poulin (2008), Victor-Lévy Beaulieu (2011).

Sources:

Fondation Émile-Nelligan

La Presse

[email protected]

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