Pour le 12 août, les libraires conseillent… 15 livres québécois commentés dans la revue les libraires!

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Les libraires indépendants sont fiers de supporter l’initiative « Le 12 août, j’achète un livre québécois ». Depuis le 4 août, nous proposons chaque jour une sélection d’ouvrages québécois conseillés par les libraires d’ici. Célébrons les livres de nos créateurs, célébrons les librairies de proximité!

Page Facebook de l’événement : https://www.facebook.com/events/259521250915928/?ref=ts&fref=ts 

Pour notre arrêt du vendredi 8 août, voici 15 livres d’écrivains québécois qui ont été commentés par des libraires entre les pages de la revue Les libraires. N’oubliez pas qu’il est possible de lire ces commentaires – et beaucoup d’autres ! – dans notre section « Les libraires craquent ». Bonnes découvertes !

 

Les clowns vengeurs T.1 : Valse macabre, Guy Bergeron (Porte-bonheur)
Dans un monde futuriste, Jordan fait partie de l’ordre des clowns vengeurs, appelés les Odi-menvatts. Nous suivons donc, sur un air triste de boîte à musique, notre assassin qui accomplit son funeste devoir de tueur à gages de façon brutale et sadique, ce qui, soit dit en passant, est contraire aux principes de l’ordre. Pendant que Jordan applique sa vengeance, les arcurides du gouvernement légitime ont mis au point une nouvelle invention qui leur permettra de repérer tous les membres des Odi-menvatts pour ensuite les liquider. Guy Bergeron signe ici le premier tome de cette série, dont les suivants seront écrits par des auteurs différents, qui conserveront le fil conducteur. Une série bien surprenante que celle de ces clowns vengeurs. Dès 14 ans
Annie Proulx, librairie A à Z (Baie-Comeau)

Je suis riche!, Angèle Delaunois et Philippe Béha (Isatis)
Une poupée un peu défraîchie, un ourson un peu pelé… On croit toujours que l’herbe est plus verte chez le voisin, mais la petite fille de cet album joliment coloré par notre cher Philippe Béha constate combien elle est comblée : une famille « nuage d’amour » qui prend soin d’elle, un espace bien à elle pour jouer et rêver, des amis avec qui partager jeux et projets, des repas trois fois par jour, l’accès à l’école pour tous sans discrimination, un pays sans guerre… À mettre au rayon « philosophie » pour nos petits! Dès 3 ans
Lorraine Guillet, librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

Sur la 132, Nadine Descheneaux et Pierre Labrie (Andara)
Justine est enfin partie sur le pouce, avec pour seul bagage son sac à dos. Elle a quitté sa petite ville natale pour parcourir la 132 : de Sorel à Gaspé et de Gaspé à on ne sait où. Tout ce qu’elle veut, c’est fuir sa vie médiocre qui la déprime au plus haut point. Rien ne va pour elle, entre un père absent et une mère qui la rabaisse et la fait se sentir de trop. Sur le chemin, elle rencontre des gens étranges. Une avocate, une jeune étudiante, des amoureux de la vitesse… Son périple se déroule pour le mieux, jusqu’à ce qu’elle arrive à Rimouski, où elle fait la rencontre d’un couple qui l’oblige à le suivre. Aucun doute, Justine a été kidnappée. Qui pourra bien lui venir en aide? La collection « Sur la route » est une série d’histoires à suspense palpitantes qui se déroulent sur les routes du Québec. Dès 15 ans
Mélanie Charest, librairie A à Z (Baie-Comeau)

Les villages assoupis T.2 : L’île aux naufrages, Ariane Gélinas (Marchand de feuilles)
Florian Moret est le dernier descendant d’une ancienne famille de l’île d’Anticosti aux moeurs… étranges. Adeptes de taxidermie, meurtriers à leurs heures, les Moret ont un mode de vie plutôt hors-norme. Pour Florian, c’est d’ailleurs un problème, car il doit trouver une compagne digne de lui pour perpétuer sa lignée. Une jeune fille, vivant recluse, sous la lourde surveillance de sa mère, sera-t-elle la compagne idéale? Et qui sont ces enfants qui vivent dans les bois, se nourrissant de viande crue? Dans ce roman étrange, teinté d’érotisme sombre et servi par une très belle plume, l’auteure de Transtaïga, paru l’an dernier, continue son exploration des villages fantômes et de leurs étranges habitants, en restant dans sa veine de prédilection : les histoires noires à souhait.
Mariane Cayer, ancienne libraire de la librairie Daigneault (Saint-Hyacinthe)

Les moitiés d’Alice, Judith Itzi (Stanké)
Alice est une petite fille de 8 ans plutôt particulière. Dotée d’une imagination hors du commun, elle est prête à aider autrui sans discrimination et elle ne mange systématiquement que la moitié de tous ses repas, au grand dam de son père. Autour d’elle, il y a sa mère, discrète et triste; sa tante, qui ne fait jamais rien comme les autres; Alex, qui fait virevolter des papillons dans son ventre. Et malgré son jeune âge (ou grâce à lui), Alice nous livre de lumineuses évidences que nous avons pourtant oubliées, nous, adultes. Véritable baume sur le coeur, ce premier livre de Judith Itzi vous fera rire, pleurer, réfléchir. Un petit bijou de premier roman méritant d’être surligné, annoté, écorné pour être mieux consulté à nouveau. À lire et relire encore…
Marilou Bernier, librairie Carcajou (Rosemère)

Malabourg, Perrine Leblanc (Gallimard)
Malabourg débute dramatiquement avec un triple meurtre dans une petite communauté gaspésienne où se côtoie une faune humaine diversifiée. Mina et Alexis devront quitter le village pour s’affranchir de ce drame et trouver l’équilibre dans leur vie. Avec ce deuxième roman, le style de Perrine Leblanc prend forme : une force dans les images qu’elle fait surgir avec des mots pourtant simples, une clarté dans sa prose travaillée, mais non alambiquée et un imaginaire riche avec lequel elle crée une réalité, des lieux et des personnages incarnés. Son rythme est lent, sans précipitation, mais fluide. Que du bonheur!
Hélène Talbot, librairie Boutique Vénus (Rimouski)

Petits tableaux, Éloïse Lepage (XYZ)
Découvert par hasard. Soirée plate et pourtant. Je n’avais encore aucune idée de ce que j’avais entre les mains. Premier roman à la couverture qui se retient de tout dire et où tout s’installe dès le premier des soixante-cinq tableaux. Un grand désordre, classé par éléments naturels qui justifient, de manière très juste et parfois si subtile, les tranches de vie d’une femme forte qui tombe souvent. Anne-Si a appris à se tenir droit, même couchée, au nom de la volonté. Pour l’amour, pour l’amitié, pour son fils. Roman où l’on remarque une sensibilité souvent retenue et quelques malaises poignants à en avoir la mâchoire serrée. Bien au-delà d’un roman de débauche-drogue-prostitution. Comme une promesse.
Vanessa Lessard, librairie Carcajou (Rosemère)

Crimes à la librairie, Richard Migneault (dir.) (Druide)
Un blogueur, Richard Migneault, a eu l’excellente idée de demander à seize auteurs à l’imagination débordante de raconter ce qui se passerait si une librairie devenait la scène d’un crime. Une belle manière de découvrir ou de retrouver des plumes d’ici. Cela donne un recueil de nouvelles très variées : noir, horreur, enquête ou même humour, toutes les tendances du polar sont représentées. Le lecteur ne s’ennuie pas un instant et il y en a pour tous les goûts, sans répétition. On trouve bien sûr des textes mieux réussis que d’autres, mais l’ensemble se tient très bien et saura ravir les amateurs de polar. Attention, vous ne verrez plus votre libraire de la même manière!
Morgane Marvier, librairie Monet (Montréal)

Dix jours en cargo, Isabelle Miron (Leméac)
Sans livrer un carnet d’aventures palpitant ou une fiction sortant de l’ordinaire, Isabelle Miron arrive cependant à trouver sa voix dans ce beau récit d’une femme à la fois forte et fragile en pleine période de rétablissement. On sent tout de suite que la force de l’auteure vient d’abord de sa poésie et cela contribue grandement à faire de Dix jours en cargo un livre intéressant en dépit du fait qu’il ne s’y passe à peu près rien. De l’Espagne au Brésil, l’océan ressemblera à un long fleuve tranquille pour la seule passagère d’un cargo marchand. Un saut de poissons volants par-ci, quelques dauphins brièvement aperçus par-là, voilà quelques éléments qui ajoutent à l’émerveillement parfois éprouvé par le lecteur devant la majesté de certains passages.
Thomas Dupont-Buist, librairie Gallimard (Montréal)

Les variations Burroughs, Sylvie Nicolas (Druide)
Les variations Burroughs est un récit composé de fragments, comme une boîte de souvenirs, d’apparence pêle-mêle, et qui trouve son unité dans le fil de la remarquable écriture de Sylvie Nicolas. Des douleurs de l’enfance aux souffrances de l’âge adulte, des petits riens qui font le monde moins sombre aux grands bouleversements qui chamboulent l’existence, de la Gaspésie à la Basse-Ville de Québec et jusqu’au pied des Rocheuses, on entre dans le vif d’une vie qui recolle ses morceaux en sentant palpiter en chacun d’eux, aussi minimes soient-ils, le poids du vacillement.
Christian Girard, librairie Pantoute (Québec)

Caps d’acier et talons hauts, Johanne Pronovost (De Mortagne)
Après leurs études, Louis et Élizabeth déménagent en Outaouais. Lui parce qu’il se voit offrir un poste important, elle par amour pour lui. Trois ans plus tard, elle déteste son travail au ProRéno et chiale tous les soirs. Un matin, elle décide de prendre sa vie en main et se fait engager par le patron de Louis. Elle vit le parfait bonheur jusqu’au jour où son beau chum la laisse tomber. Pas question d’accepter cette rupture : elle fait tout pour le reconquérir. À travers son écriture, l’auteure nous fait ressentir les émotions d’Élizabeth, elle nous fait pleurer et rire. Un pur délice!
Mélanie Charest, librairie A à Z (Baie-Comeau)

Les fausses couches, Steph Rivard (Ta mère)
Le jeune William, confronté à la maturité qui le guette, doit aussi affronter les démons qui le tenaillent, qui hantent sa maison et sa famille. Ces démons sont ceux qu’on retrouve dans la tête des multiples personnages du premier roman de Steph Rivard, qui attaque de front le tabou de la maladie mentale. Bien que l’histoire s’inscrive dans l’ambiance lugubre d’une demeure assez sinistre, l’approche de l’auteur lève le voile sur la pénombre de cet inéluctable dérèglement de l’esprit, l’abordant dans tout ce qu’il a de plus naturel. L’intention de l’auteur est inusitée, d’autant plus que sa plume est étonnante, métaphorique, enrichie d’un jeu entre le style littéraire et l’usage des particularités linguistiques québécoises et contemporaines.
Ève-Laurence Hébert, librairie Au Carrefour (Saint-Jean-sur-Richelieu)

Pinkerton, François Samson-Dunlop et Alexandre Fontaine-Rousseau (Mauvaise tête)
Vous connaissez Pinkerton? C’est un album de Weezer, groupe rock alternatif des années 90. Le plus sombre. Celui qui parle de peine d’amour, de l’impossible idylle, de la crainte du rejet, etc. Et Pinkerton, vous connaissez? C’est une bande dessinée dont les deux protagonistes viennent de se faire larguer par leurs copines et qui blâment les groupes alternatifs de leur jeunesse pour leur incapacité à maintenir une relation stable, spécialement Weezer. Ils décident alors d’en finir une fois pour toutes avec ce lourd fardeau en exorcisant chaque pièce de l’album de leur existence. Vous entrerez alors dans le monde pathétique de deux beaux losers, dont les propos ne manquent pas d’intelligence! Une chouette petite bande dessinée.
Shannon Desbiens, Librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi)

Les deux amoureux, Gilles Tibo (Soulières)
Voilà un livre qui éveillera de bien tendres souvenirs… « Ils sont tombés amoureux, comme ça, en plein milieu de la cour de récréation… c’était comme deux cadenas fermés à double tour, impossible de les séparer… » Un premier amour, partagé ou pas, demeure à jamais gravé au fond de la mémoire. À travers les situations cocasses où sont entraînés les adultes à cause de ces deux jeunes amoureux, l’auteur nous démontre l’importance d’accorder une attention particulière aux sentiments des enfants. C’est en s’inspirant de son premier amour que Gilles Tibo a eu l’idée d’écrire ce beau petit roman. Du même coup, dira-t-il, il espère qu’un autre amour naisse dans le coeur d’un enfant : l’amour de la lecture. Dès 6 ans
Hélène Lallemand, librairie du Portage (Rivière-du-Loup)

Vivre la conquête T.2, Denis Vaugeois et Gaston Deschênes (dir.) (Septentrion)
J’aime bien me faire raconter des histoires. Me voilà bien servi, car la discipline « histoire » prend ici tout son sens, alors que les auteurs de ce collectif, historiens patentés (ou en devenir) et biographes, nous présentent vingt-cinq portraits de celles et ceux qui ont laissé assez de traces permettant de savoir comment ils ont vécu cette période certainement troublante de la Conquête. Qu’ils soient militaires, seigneurs, ecclésiastiques, marchands, Amérindiens ou simples habitants, on apprend comment ces personnages se sont adaptés au nouveau régime, chacun à sa façon. L’ensemble des deux tomes est passionnant pour qui veut mieux comprendre les effets d’un conflit mondial sur une population donnée.
Yves Guillet, librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

 


Source: Eric Raymond

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