Une invention technologique voit le jour, une sorte de manège littéraire qui vous propulse aux confins émotionnels des personnages de l’histoire que vous êtes en train de lire. Pour ce faire, le lecteur du « Sensory Fiction » endosse un gilet spécialement fabriqué pour la cause et relié à des capteurs d’émotions.
Accompagné d’un coussin de chaleur et d’air, le lecteur reçoit une bonne bouffée cuisante quand l’intrigue atteint son paroxysme. Quand l’effervescence grimpe, le cœur est agité par des saccades émises par le gilet équipé. La lumière qui provient du livre s’adapte selon l’ambiance. Le lecteur se trouve en complète immersion. Il n’est plus seulement voyeur, empathique, pensant, il est le personnage, il le transforme en matérialité, lui offre un corps, une incarnation en chair et en os. Cette fois-ci, c’est bien vrai, VOUS êtes le héros.
Et le lecteur, que gagne-t-il à cette expérience? Sûrement à contenter sa soif de sensations (jamais assez) fortes. À moins qu’on en profite aussi pour faire de ce nouvel engin un outil d’apprentissage altruiste qui permet aux gens de vivre les sentiments d’autrui, puisqu’on dit que pour comprendre, il faut avoir vécu. Effectivement, si la technologie ne servait qu’à soutenir les bonnes intentions, le monde entier s’en porterait mieux. Ce n’est toutefois pas toujours le cas…
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