Le livre en péril au Nigeria

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Rien ne va plus dans le milieu du livre au Nigeria. Les libraires, largement endettés, ne peuvent plus payer les distributeurs et les éditeurs. Comme les factures de ces derniers ne sont pas honorées, ils n’arrivent pas plus à rémunérer les auteurs. Ceux-ci ont donc décidé de se consacrer de façon autonome à la vente en ligne. « C’est une stratégie viable qui marche beaucoup mieux parce que nous contrôlons mieux nos affaires », explique l’éditeur Omoluabi-Ogosi au journal The Guardian.

Ce qui n’arrange rien cependant pour les libraires qui sont de moins en moins fournis en livres, ce qui restreint la diversité de l’offre et amène la désertion de leur clientèle. Cette situation dramatique des librairies nigérianes vient des problèmes économiques que connaît le pays. Aucune aide n’est apportée aux libraires de la part du gouvernement.

Pourtant, les auteurs nigérians sont en pleine effervescence. « Des grands écrivains à la multiplication des prix littéraires, en passant par le succès des éditeurs locaux et l’engouement des jeunes, la littérature nigériane est dynamique, florissante et au centre de la vie culturelle du pays. C’est même un véritable phénomène de société, qui a encore de beaux jours devant lui », est-il rapporté sur le site de Radio France international (RFI) en décembre 2016.

Pour Moses Ohiomokhare de la librairie Quintessence Book, le succès de son commerce est attribuable à la promotion et à l’organisation d’événements. « En vérité, les Nigérians lisent, mais il faut les aider dans leurs choix de lecture, ce que nous faisons à travers la promotion de nos livres, explique-t-il. Et nous vendons très bien! » Il faut donc faire preuve d’ingéniosité et demeurer dynamique afin d’attirer et de maintenir sa clientèle. Cette librairie a aussi décidé d’installer les structures nécessaires afin d’assurer la vente en ligne, un incontournable maintenant.

Reste qu’il n’est pas aisé pour tous de survivre dans ce contexte alors que la marge de profit est très mince. Certains auteurs nigérians préfèrent prendre un éditeur à l’étranger pour pouvoir compter sur une distribution et une vente plus larges.

Pour contrer ces problèmes, les librairies pourraient se regrouper pour faciliter l’accès aux ressources et mijoter ensemble de nouvelles idées et stratégies. Surtout, chaque maillon de la chaîne se doit d’être solidaire l’un envers l’autre pour assurer diversité, compétence et vivacité dans le merveilleux monde des livres.

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