La sortie du mouvement Sauvons les livres

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Mercredi dernier, alors que le nouveau premier ministre du Québec Philippe Couillard présentait son cabinet des ministres, le mouvement Sauvons les livres préparait son entrée. Dès le lendemain, le groupement s’adressait à Madame Hélène David, nommée ministre de la Culture, pour réaffirmer ses positions et lui transmettre ses demandes. Le mouvement Sauvons les livres n’est pas mort, bien au contraire. Ci-dessous, la missive :

 

LE MOUVEMENT « SAUVONS LES LIVRES » INTERPELLE LA

 NOUVELLE MINISTRE DE LA CULTURE SUR L’URGENCE DE RÉGLEMENTER LE PRIX DU LIVRE

Montréal, 24 avril 2014Au lendemain de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, le mouvement « Sauvons les livres » rappelle à la nouvelle ministre de la Culture et des Communications du Québec, Hélène David, qu’il est toujours bien vivant et qu’il a l’intention de tout mettre en œuvre pour obtenir le plus rapidement possible une réglementation du prix du livre. Le mouvement promet de multiplier ses interventions auprès du nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Le prix réglementé sur les nouveautés durant les neuf premiers mois est la solution qui a fait l’objet d’un consensus historique dans le milieu du livre au Québec en 2013 au terme de plus de deux années de réflexion menée par des intervenants crédibles et qui possèdent une vaste expertise dans le domaine. Leur voix doit être entendue. La mesure aurait des effets structurants et procurerait de l’oxygène aux librairies dont elles ont un urgent besoin. Les libraires pourraient ainsi prendre le temps de revoir leur modèle d’affaires et de s’ajuster aux nouvelles exigences du marché.

« Sauvons les livres » prévient les partisans du laisser-faire et du laisser-aller que cette approche mène tout droit à la catastrophe avec son cortège de fermetures de librairies (7 depuis le début de l’année) et de pertes d’emplois sans parler de l’appauvrissement de l’offre littéraire. Ne pas intervenir pour empêcher les guerres de prix aura des conséquences désastreuses et pourrait créer une situation de quasi-monopole comme c’est le cas dans plusieurs pays qui n’ont pas adopté de réglementation.

Et surtout, l’absence de cadre réglementaire permettrait au géant du commerce électronique, Amazon, de prendre toute la place alors qu’il ne crée aucun emploi au Québec, ne paie aucun impôt et n’a que faire de la défense de la langue et de la culture françaises en Amérique et du rayonnement de la littérature québécoise. Les écrivains québécois doivent pouvoir compter sur un large réseau de librairies présent dans toutes les régions pour diffuser leurs œuvres et espérer vivre de leur travail de création.

Le 2 décembre dernier, l’ancien ministre de la Culture, Maka Kotto, a annoncé son intention de déposer un projet de loi pour mettre en place une réglementation du prix du livre. C’est un minimum vital. Le gouvernement de Philippe Couillard doit en prendre acte et suivre la voie tracée par le précédent gouvernement.

Le mouvement « Sauvons les livres » est un regroupement de libraires, d’éditeurs, d’écrivains et de distributeurs qui mène depuis plusieurs mois des actions pour protéger le livre et défendre la bibliodiversité.

Sauvons les livres

 

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