Quand la poésie se fait la voix d’un projet citoyen, ça donne quoi? Sans contredit, ça donne lieu à bien des surprises car comme la poésie peut prendre des formes plurielles et polyphoniques, elle permet à chacune des parties qui forment le tout collectif d’exprimer son existence et son unicité.
C’est sous l’influence de cette poésie libre que se trouve plongé pour une deuxième année consécutive le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal avec son événement la Rue de la Poésie. Sise sur l’avenue Desjardins entre Ontario et La Fontaine, cette rue donne à voir et à entendre beaucoup. Si vous croyez que les poèmes ne se trouvent qu’enfermés entre les pages de livres poussiéreux, détrompez-vous! Ils sont partout, juste à franchir le pas de votre porte.
Sur la Rue de la Poésie, ils sont affichés sur les arbres, épinglés sur les cordes à linge, vautrés sur les tables des terrasses. Depuis avril que le quartier vit sous le joyeux joug de la poésie! Plusieurs activités sporadiques ponctuent l’ambiance : un jour il y a un attentat poétique qui éclate en pleine rue, l’autre soir ce sont les bédéistes qui prennent place à la maison de la culture Maisonneuve pour révéler la poésie de leurs traits de crayons. Les enfants peuvent faire l’apprentissage des fruits et légumes en poèmes, prendre part à un rallye, des danseurs s’approprient l’espace le temps de quelques gestuels poétiques, une boîte à poésie est là pour recueillir les mots inspirés de tous les passants.
En termes d’activités, il reste la fête de coin de rue le 18 août prochain où toute la famille est invitée. Et encore la lecture au flambeau le 26 août qui réunira plusieurs poètes qui clameront sous les étoiles leurs paroles à tout venant.
Si enthousiasmante, cette Rue de la Poésie mérite transposition dans de nombreux coins de pays. Rassembleuse, libre, folle, créative, elle instille à toute personne qui s’y promène une petite parcelle de cet objet rare tant recherché : le bonheur.
