La Caravane philosophique

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« Ce qu’on amène c’est de la nourriture pour l’esprit, de la nourriture pour le cœur, de la nourriture pour la culture. » Ces paroles sont celles de Nadia Duguay, la cofondatrice d’idAction Mobile, un organisme qui a mis en branle le projet de la Caravane philosophique. Ce drôle de convoi sillonne les rues et métros de Montréal avec sa valise pleine de livres pour les prêter aux itinérants. Il y a aussi des bibliothèques qu’IdAction a installées dans des refuges, cinq jusqu’à maintenant.

Car si les sans-abri manquent souvent de nourritures terrestres, ils manquent aussi cruellement de celles de la connaissance, de la réflexion, de l’éducation. L’itinérant « est autre chose que quelqu’un qui a faim », comme l’exprime Claude Chapleau-Champagne, arrivée dans l’équipe de la Caravane en janvier dernier.

Le livre est une belle entrée en matière pour entamer un dialogue et une relation de confiance, pour initier un sujet de discussion qui sort l’itinérant de son enfermement et de son repli. Il lui rappelle aussi qu’il est un citoyen à part entière qui a son rôle à jouer, que sa parole est importante.

« C’est un droit la création, la réflexion. Et à partir du moment où on évoque un droit, c’est une responsabilité collective de mettre en place les outils d’accessibilité pour permettre à chaque Homme de continuer à réfléchir son monde, mais aussi de continuer à recréer le monde », dit encore Nadia Duguay.

Sans compter qu’une idée, une phrase, une piste peut parfois faire la différence et devenir le moteur d’un changement. Raviver l’étincelle de la créativité, réconforter le désespéré, redonner force et confiance, le livre possède de multiples facettes.

Il y a 35 000 personnes qui vivent dans la rue à Montréal, 50 000 au Québec, 150 000 au Canada. Autant de potentiels mis en veilleuse.

Plus qu’un simple don de livre, cette Caravane philosophique offre de l’espoir en insufflant au monde un idéal social et humain.

Source: SecondRegardÉmission15décembre

Sur la photo: Nadia Duguay, par Annik MH De Carufel – Le Devoir

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