Depuis sa sortie à l’automne 2013, le roman L’orangeraie (Alto) de l’auteur Larry Tremblay a fait les manchettes à de nombreuses reprises. Lauréat entre autres du Prix des libraires du Québec et du Prix littéraire des collégiens, il a aussi fait l’objet d’une adaptation au théâtre.

Cette fois-ci, c’est l’opéra qui s’en empare, plus précisément la compagnie Chants lyriques à Montréal qui fête cette année ses 30 ans. Sa directrice artistique, Pauline Vaillancourt, dirigera les neuf interprètes qui monteront sur scène, tandis que Zad Moultaka, compositeur franco-libanais, s’occupera de la création musicale des quatorze scènes de l’opéra. Et c’est Larry Tremblay lui-même qui a assuré la confection du livret qui représente environ le cinquième du roman. Un exercice qui aura nécessité cinq versions avant d’en arriver au résultat final.

La guerre arrive dans le pays d’Amed et Aziz, des jumeaux de neuf ans qui voient ainsi leur enfance complètement chamboulée. Leurs grands-parents viennent de mourir, victimes de l’explosion d’une bombe. Au nom de sa famille, le père devra sacrifier un de ses enfants. Aziz est déjà malade et condamné, mais opter pour Amed constituerait un otage de choix.

« Si Amed pleurait, Aziz pleurait aussi. Si Aziz riait, Amed riait aussi. Les gens disaient pour se moquer d’eux :  » Plus tard ils vont se marier.  » 
Leur grand-mère s’appelait Shahina. Avec ses mauvais yeux, elle les confondait tout le temps. Elle les appelait ses deux gouttes d’eau dans le désert. Elle disait :  » Cessez de vous tenir par la main, j’ai l’impression de voir double.  » Elle disait aussi :  » Un jour, il n’y aura plus de gouttes, il y aura de l’eau, c’est tout.  » Elle aurait pu dire :  » Un jour, il y aura du sang, c’est tout.  » »

La première à l’opéra sera présentée le 8 octobre prochain à Montréal.

 

Publicité