Goliarda Sapienza : l’étoile italienne

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Vous avez été nombreux à avoir été émus, à vous être délecté du contestataire et féministe L’art de la joie, de Goliarda Sapienza. Ce roman, sur lequel les éditeurs italiens ont d’abord levé le nez, a connu son succès phénoménal en France avant d’être racheté – à prix d’or bien sûr – dans le pays d’origine de l’auteure.

Sur le roman L’université de Rebibbia, le libraire Patrick Bilodeau de Pantoute avait écrit: « Poursuivant de manière plus que convaincante la publication de l’oeuvre de Goliarda Sapienza, la maison d’édition Le Tripode a choisi de présenter un ouvrage de l’artiste italienne à sa maturité. Enfermée à la suite d’un vol de bijoux, l’auteure dresse le portrait intime et attachant de femmes rencontrées lors de son séjour dans cette « Université de Rebibbia ». Qu’on ne se trompe pas, il s’agit bien d’une prison, mais en microcosme fidèle du monde « extérieur », avec ses hiérarchies et ses règles, où les caractères sont amplifiés. Pour peu qu’on ouvre les yeux, Rebibbia devient une école sans comparatif possible. » 

Dans le tout récent Goliarda Sapienza, telle que je l’ai connue (Le Tripode), Angelo Maria Pellegrino, l’homme qui partagea la vie de cette auteure, livre ici – à l’occasion de la réédition des Certitudes du doute, le quatrième et dernier volet de son cycle intitulé « Autobiographie des contradictions » – un portrait émouvant de cette grande contemporaine italienne. « La Goliarda que je décris n’est forcément que celle que j’ai connue, il ne faut pas l’oublier », écrit-il, avant de se lancer dans le bref récit de son enfance, de ses joies et de ses contradictions. Ponctué par des moments d’errance et, bien sûr, par ses fortes convictions, cet ouvrage frôle au passage les sujets que sont la boxe, Dostoïevski, les planches de théâtre, les luttes contre le fascisme, les refus d’édition, etc. Mais, comme le dit lui-même Pelligrino : « Ses œuvres en diront assurément toujours davantage, laissons-leur à présent la parole. »  

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