C’est aujourd’hui que le Salon du livre de l’Estrie (SLE) a fait connaître la programmation de sa 40e édition qui se tiendra au Centre de Foires de Sherbrooke du 11 au 14 octobre 2018. Avec le thème J’aime mon salon, les organisateurs ont manifestement voulu que le public s’approprie l’événement pour le faire sien.

C’est sous la présidence d’honneur de Normand Baillargeon, chroniqueur dans nos pages, que se déroulera les activités. Un auteur sera également à l’honneur chaque journée du Salon. Ainsi, du jeudi au dimanche, on retrouvera en vedette, respectivement Guillaume Perreault, Véronique Drouin, Hélène Dorion et Erika Soucy.

L’équipe de Les libraires sera de la partie et tiendra kiosque avec l’Association des libraires du Québec (ALQ).

C’est aussi sous un vent de changement dans la direction qui s’est inauguré il y a deux ans, que le SLE entame sa quarantaine. Nous avons posé quelques questions à Émilie Pinard, la directrice générale du Salon du livre de l’Estrie.

Vous avez depuis 2016 une nouvelle équipe à la direction du Salon, quels projets souhaitez-vous développer pour les années à venir?
À court terme, nous travaillons sur l’édition qui vient pour laquelle on soufflera 40 chandelles. Afin de marquer l’importance de cet événement littéraire dans le cœur des Estriens depuis si longtemps, c’est sous la thématique J’aime mon salon que se déroulera notre événement cette année.

À plus long terme, notre équipe désire faire évoluer la manière de concevoir un salon du livre, rien de moins! Initialement, le modèle d’affaire du SLE ressemblait plus à celui d’une foire commerciale du livre qu’à un espace de vie culturelle à proprement dit. Ce modèle tend à évoluer et nous travaillons dans le sens de cette évolution. Bien que la vente de livres demeure la raison d’être d’un salon du livre, nous travaillons à nous forger une identité qui est beaucoup plus vaste. Nous nous percevons plus comme un diffuseur culturel que comme foire commerciale. Le salon c’est une grande fête, un lieu de découvertes littéraires. Nous misons beaucoup sur l’expérience vécue par le visiteur en salon pour générer des ventes de livres auprès des éditeurs. En fait, notre réflexion s’articule autour de trois critères principaux.

La qualité littéraire : une programmation riche, déjantée et diversifiée, qui met en lumière des grands noms de la littérature d’aujourd’hui, mais également les auteurs et les acteurs du livre de demain. Peuvent s’y côtoyer romanciers, illustrateurs, poètes, essayistes, auteurs jeunesse, auteurs de la relève, auteurs de la région, etc.

Le deuxième critère est ce qu’on appelle, en jargon marketing, la découvrabilité, soit le potentiel d’un contenu à capter l’attention du visiteur de manière à lui faire découvrir autre chose, à le sortir de sa zone de confort. Créativité et innovation sont donc de mise pour aller dans des zones littéraires moins explorées et ouvrir des œillères.

Le dernier critère est celui de l’engagement. Une programmation démontrant le pouvoir de la littérature pour changer les choses. Par notre série d’activités littéraires « Lire, penser, résister », nous voulons devenir pour le public un vecteur d’ouverture aux autres cultures et aux enjeux sociaux.

Pour nous aider, nous travaillons en étroite collaboration avec des gens du milieu : libraires, professeurs de littérature, chroniqueurs culturels, bibliothécaires, auteurs, éditeurs. Ainsi, nous nous donnons les moyens qui s’imposent pour devenir une référence, une inspiration, voire un phare, dans le milieu de la diffusion littéraire.

Votre équipe a le souci de faire vivre la littérature en dehors des murs du Salon. De quelle manière ce désir se déploie dans la région de l’Estrie?
Nous travaillons à développer une série d’événements hors les murs rassembleurs et déjantés, dans tous les milieux et partout en Estrie. Il y a deux volets à cette série, le premier volet étant la virée des auteurs qui propose des rencontres littéraires dans tous les milieux : services de garde, écoles primaires et secondaires, cégeps et universités, bibliothèques publiques, résidences pour aînés, etc.). Cette virée s’étend partout sur le territoire estrien : de Valcourt à Lac-Mégantic. On parle d’environ une cinquantaine d’activités littéraires en tout genre.

L’autre volet se déroule à Sherbrooke, mais de façon plus spécifique dans différents commerces du Centre-ville de Sherbrooke, communément appelé chez nous Le Centro. L’objectif est de faire vibrer Sherbrooke au diapason de la littérature, mais aussi de générer plus de retombées économiques pour les restaurateurs, les cafés, les bars de la ville. Nous avons travaillé avec les gens d’affaires du Centro pour qu’ils bénéficient de la manne potentielle de la venue d’autant de monde chez nous. Une belle collaboration est née. En fait, ils nous ont aidés à les aider et vice et versa.

Lancée à la mi-septembre avec notre conférence de presse, cette virée dure près d’un mois, soit jusqu’à la fin du salon. En tout, c’est une quinzaine d’activités littéraires qui se dérouleront. Ça sera effervescent, varié et accessible.

Ces deux volets hors les murs ont touché l’an dernier près de 4 000 participants de partout en Estrie et on en vise tout autant cette année.

Votre Salon présente un certain nombre de spectacles-cabarets, pouvez-vous nous dire ce que l’édition 2018 nous réserve?
Le Salon soulève la passion des nombreux visiteurs qui viennent y découvrir et acheter des livres, se laissant surprendre par des rencontres inédites avec les auteurs mis en valeur par des activités littéraires aux formats les plus variés possibles, de la rencontre intime au spectacle littéraire. L’édition 2018 est toute spéciale, car c’est notre 40e. Quarante ans de littérature d’ici et d’ailleurs, littérature vivante, vivifiante, effervescente. À travers cette édition, nous voulons faire un peu voyager les gens dans le temps, mais aussi les faire réfléchir à l’avenir, notamment avec certaines discussions littéraires philosophiques et politiques.

Tables rondes, conférences, rencontres d’auteurs, il y en a pour tous les goûts. Cette année, nous organisons effectivement plusieurs cabarets et spectacles littéraires. Le spectacle des 15 ans de Mémoire d’encrier en est un, nous offrons également au public le spectacle de Tristan Malavoy avec L’école des vertiges, le classique Littérature et autres niaiseries où se mélangent savamment plusieurs disciplines artistiques et littérature, sans oublier le spectacle Hommage à Clémence Desrochers. Nous aurons également un cabaret Bière et littérature durant le salon où un bièrologue accorde des bières de microbrasseries avec des textes lus par les auteurs, etc.

En tout, durant les quatre jours de l’événement, le public aura droit à près de 200 activités littéraires en salon ou hors les murs.

 

La programmation complète se trouve sur le site du Salon du livre de l’Estrie

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