Plusieurs exemples nous ont déjà démontré que les ordures recèlent parfois des trésors mésestimés. Nourriture encore comestible, meubles qui ne demandent qu’à être revernis, objets de tout acabit qui ne nécessitent qu’un peu de temps et de débrouillardise pour bénéficier d’une deuxième vie. Il en va de même pour les livres qui se retrouvent parfois à la poubelle après avoir accumulé la poussière sur les tablettes. Mais les cols bleus de la ville d’Ankara en Turquie ont décidé de renverser le triste sort de ces livres en les récupérant pour ouvrir une bibliothèque publique. Cinq mille livres amassés en huit mois ont ainsi été sauvés d’une disparition certaine et mis à la disposition de tous les citoyens.

Un local de la municipalité accueille désormais les ouvrages abandonnés et où tout lecteur peut venir bouquiner au son d’une musique classique qui ajoute à l’ambiance. Dix-sept catégories ont été identifiées, ce qui veut dire que la diversité des genres et des sujets est aussi au rendez-vous. Étant à l’origine du projet, les éboueurs y ont un accès privilégié. L’ouverture de la bibliothèque se fait tôt et se prolonge jusqu’à 17h30, leur permettant de s’y rendre avant leur quart de travail ou à la pause. « Avant, je souhaitais avoir une bibliothèque dans ma maison », dit Serhat Baytemur, un éboueur de 32 ans, à l’agence turque Anadolu. « Maintenant, nous avons une bibliothèque ici et c’est superbe. Je veux lire tous les livres. »

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