Il est temps de faire pause. Que ce soit sur Netflix, dans la vie professionnelle, dans les activités chronophages. L’été est bientôt là, la chaleur va rapidement être omniprésente, et les cocktails sur la terrasse avec des amis vont devenir obligatoires. Mais l’été, c’est aussi l’occasion de faire une pause aux multiples tâches qui sollicitent simultanément votre cerveau, et d’appuyer sur lecture. Que vous soyez un petit ou grand lecteur, nous vous avons préparé un défi estival gourmand.

21 défis vous attendent, 21 occasions de partir en voyage, au sens propre comme au sens figuré. Chacun s’accompagne de suggestions de lecture imaginées par vos libraires.

 

[Les résumés sont ceux des éditeurs]

Ce que le jour doit à la nuit 
Yasmina Khadra – Julliard

«Oran retenait son souffle en ce printemps 1962. La guerre engageait ses dernières folies. Je cherchais Émilie. J’avais peur pour elle. J’avais besoin d’elle. Je l’aimais et je revenais le lui prouver. Je me sentais en mesure de braver les ouragans, les tonnerres, l’ensemble des anathèmes et les misères du monde entier.» Khadra nous offre ici un grand roman de l’Algérie coloniale (1936-1962) – une Algérie torrentielle, passionnée et douloureuse – et éclaire d’un nouveau jour, dans une langue splendide et avec la générosité qu’on lui connaît, la dislocation atroce de deux communautés amoureuses d’un même pays.

Allah n’est pas obligé 
Ahmadou Kourouma – Seuil

Birahima, le narrateur de ce roman, a une douzaine d’années et il retrace son itinéraire d’enfant-soldat de l’Afrique contemporaine, entre le Liberia et le Sierra Leone. Orphelin, jeté sur les routes en compagnie d’un marabout mi-philosophe mi-escroc, Birahima se fait enrôler dans une bande de pillards. Kalachnikov en bandoulière, pour gagner sa solde, il va bientôt participer aux pires exactions : « De camp retranché en ville investie, /…/ j’ai tué pas mal de gens. /…/ beaucoup de mes copains enfants-soldats sont morts. Mais Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas. » Après En attendant le vote des bêtes sauvages (Prix du Livre Inter 1999), Ahmadou Kourouma nous livre un récit picaresque et terrifiant sur une époque de massacres dont les enfants sont les tristes héros.

Notre quelque part 
Nii Ayikwei Parkes – Zulma

C’est Yao Poku, vieux chasseur à l’ironie décapante et grand amateur de vin de palme, qui nous parle. Un jour récent, une jeune femme rien moins que discrète, de passage au village, aperçoit un magnifique oiseau à tête bleue et le poursuit jusque dans la case d’un certain Kofi Atta. Ce qu’elle y découvre entraîne l’arrivée tonitruante de la police criminelle d’Accra, et bientôt celle de Kayo Odamtten, jeune médecin légiste tout juste rentré d’Angleterre. Renouant avec ses racines, ce quelque part longtemps refoulé, Kayo se met peu à peu à l’écoute de Yao Poku et de ses légendes étrangement éclairantes…Porté à merveille par une traduction qui mêle français classique et langue populaire d’Afrique de l’Ouest, ce roman époustouflant nous laisse pantelants, heureux de la traversée d’un monde si singulier. Romancier, poète du spoken word, nourri de jazz et de blues, Nii Ayikwei Parkes est né en 1974. Il partage sa vie entre Londres et Accra. Notre quelque part, premier roman très remarqué, finaliste du Commonwealth Prize, est une véritable découverte.

Petit pays 
Gaël Faye – Grasset 

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire.

Americanah  
Chimamanda Ngozi Adichie – Gallimard

« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. » Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et nous offre une grande histoire d’amour, parcourant trois continents d’un pas vif et puissant.

Murambi, le livre des ossements 
Boubacar Maurice Diop – Zulma

Construit comme une enquête, avec une extraordinaire lucidité, le roman de Boubacar Boris Diop nous éclaire sur l’ultime génocide du XXe siècle. Avant, pendant et après, ses personnages se croisent et se racontent. Jessica, la miraculée qui sait et répond du fond de son engagement de résistante ; Faustin Gasana, membre des milices du Hutu Power ; le lumineux Siméon Habineza et son frère, le docteur Karekezi ; le colonel Perrin, officier de l’armée française ; Cornelius enfin qui, de retour au Rwanda après de longues années d’exil, plonge aux racines d’une histoire personnelle tragiquement liée à celle de son peuple.Romancier et essayiste, Boubacar Boris Diop est né à Dakar en 1946. Après avoir travaillé pour plusieurs journaux sénégalais, il continue de collaborer à des titres de la presse étrangère. La résidence d’auteurs « Rwanda : écrire par devoir de mémoire » lui a permis de prendre toute la mesure du génocide. Né de cette expérience, Murambi, le livre des ossements a été traduit en plusieurs langues.

No Home 
Yaa Gyasi – Calmann Levy

XVIIIe siècle, au plus fort de la traite des esclaves. Effia et Esi naissent de la même mère, dans deux villages rivaux du Ghana. La sublime Effi a est mariée de force à un Anglais, le capitaine du Fort de Cape Coast. Leur chambre surplombe les cachots où sont enfermés les captifs qui deviendront esclaves une fois l’océan traversé. Effi a ignore que sa soeur Esi y est emprisonnée, avant d’être expédiée en Amérique où des champs de coton jusqu’à Harlem, ses enfants et petits- enfants seront inlassablement jugés pour la couleur de leur peau. La descendance
d’Effia, métissée et éduquée, connaît une autre forme de souffrance : perpétuer sur place le commerce triangulaire familial puis survivre dans un pays meurtri pour des générations.

Nos richesses 
Kaouther Adimi – Seuil

En 1935, Edmond Charlot, 20 ans, ouvre une librairie à Alger avec la volonté de promouvoir de jeunes écrivains de la Méditerranée sans distinction de langue ou de religion. En 2017, Ryad, 20 ans, étudiant à Paris, n’éprouve qu’indifférence pour la littérature. De passage à Alger, il doit vider de ses livres un local, tâche qui est étrangement compliquée par la surveillance du vieil Abdallah.

Les prépondérants 
Hédi Kaddour – Gallimard 

Au printemps 1922, des Américains d’Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d’indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d’autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d’un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Ils tentent tous d’inventer leur vie, s’adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s’aimer. De la Californie à l’Europe en passant par l’Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920, où les mondes et les êtres entrent en collision.

Le 33e mariage de Donia Nour 
Ilmi Hazem – Denoel

Hazem Ilmi est un pseudonyme. L’auteur est un neuroscientifique égyptien. Il est né au Caire, ville où il a vécu jusqu’en 2014. Il vit et travaille maintenant à l’étranger. Le 33e mariage de Donia Nour est son premier roman.

 

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