Déception chez les libraires québécois

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C’est avec consternation que le milieu du livre québécois apprend que deux de ses auteures les plus populaires ont décidé de vendre par elles-mêmes sur leur site Internet leurs livres en format numérique. Alors qu’Arlette Cousture annonçait jeudi dernier que son prochain livre Pourquoi les enfants courent-ils toujours après les pigeons?, un recueil de nouvelles, ne serait disponible que sur le Web par l’intermédiaire de son site, Marie Laberge emboîte le pas en choisissant de vendre ses livres en format numérique de la même façon, soit directement sur son site en faisant fi du réseau de distribution habituel.

Madame Laberge a déjà suscité l’étonnement quand, après avoir donné son soutien à la cause du Prix unique sur les nouveautés du livre au Québec afin d’assurer une diversité au lecteur et une saine compétition dans le marché, elle a retiré son appui en déclarant à l’émission Tout le monde en parle qui rejoint un très grand nombre d’auditeurs : « Je suis en train de virer mon capot de bord. »

Rappelons que toutes les associations professionnelles du livre se sont unies en août dernier lors de la Commission parlementaire et se sont prononcées en faveur d’une éventuelle réglementation du prix de vente au public des livres neufs imprimés et numériques. Les deux auteures, fortes de leur succès et de leur rayonnement, viennent en quelque sorte mettre du sable dans l’engrenage. Les défenseurs du précaire milieu du livre québécois déplorent le manque de solidarité de ces deux auteures qui ont décidé de faire cavalier seul.

Katherine Fafard, directrice générale de l’ALQ (Association des libraires du Québec), exprime au quotidien Le Devoir en parlant de Madame Laberge que « les libraires éprouvent une grande déception, voire de la colère envers l’auteure dont on soutient la carrière depuis plusieurs années. Pour plusieurs, c’est perçu comme une trahison. Mis à part elle-même et Apple, personne de la chaîne du livre ne va bénéficier de ça. » En effet, Marie Laberge explique dans l’édition de La Presse du 19 octobre dernier: « Je les vends moi-même sans passer par d’autres agrégateurs. C’est une entente entre moi et iBook ».

Photo de Marie Laberge: Simon Clark / Agence QMI

LeDevoir

LaPresse

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