Conflit entre Renaud-Bray et le distributeur Dimedia

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Cela fait déjà plusieurs jours que la rebuffade entre les deux partis a lieu. D’un côté, la chaîne de librairies Renaud-Bray a changé la façon de faire habituelle avec son fournisseur, c’est-à-dire de payer l’entièreté de la facture des livres commandés pour ensuite recevoir un crédit de la part de Dimedia pour les livres qui n’ont pas été vendus. Renaud-Bray a plutôt soustrait lui-même de la facture les livres invendus et retournés.

Pour lui faire part de son profond désaccord, Diffusion Dimedia a refusé de livrer la marchandise à Renaud-Bray, le privant d’importantes nouveautés, notamment des livres des éditions françaises du Seuil ou encore d’éditions québécoises comme Boréal et Septentrion.

Cette procédure fragiliserait tous les rouages de l’industrie du livre puisqu’elle affecterait directement la liquidité des tiers partis. « C’est anticiper le crédit auquel on a droit et c’est donc déséquilibrer les trésoreries des distributeurs et, par la suite, des éditeurs, si on remonte la chaîne », assure Pascal Assathiany, le président-directeur général de Diffusion Dimedia.

De son côté, Monsieur Blaise Renaud, fils du fondateur qui dirige maintenant le Groupe Renaud-Bray depuis trois ans, déplore le fait de devoir subir les diktats du marché qui ont cours depuis 25 ans.

Quant aux éditeurs, ils appuieraient la position de Dimedia, même si cela implique que leurs livres se vendent moins puisque Renaud-Bray représente la plus grosse chaîne de librairies au Québec et n’y sont plus offerts pour le moment.

L’Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (ADELF) a aussi fait connaître sa position. « Ce conflit serait le résultat d’une décision unilatérale de Renaud-Bray de changer les conditions de crédit établies avec son fournisseur. Renaud-Bray jouit d’une position privilégiée sur le marché du livre […] En conséquence, il est essentiel que les actions de Renaud-Bray fortifient la filière québécoise du livre plutôt qu’elles ne l’affaiblissent », explique Monsieur Benoit Prieur, directeur général de l’ADELF. L’Association profite de cette situation pour réaffirmer l’importance de l’adoption d’une règlementation concernant le prix du livre afin « de contrer l’établissement d’un oligopole dans la vente au détail du livre. »

Jusqu’à quand perdurera la mésentente? Pour l’instant, chacun des partis tient bon.

Sources:

Radio-Canada

ADELF

[email protected]

 

 

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