Une centaine de voix du milieu culturel, syndical et des affaires se sont levées contre l’absence de loi qui permet aux grandes entreprises étrangères de vendre sans avoir l’obligation de percevoir le montant des taxes, comme doivent le faire les entreprises culturelles du Québec et du Canada. Déjà qu’il est difficile de contrer l’envahissement de multinationales qui possèdent les moyens de leurs ambitions, le déséquilibre s’accentue en les laissant offrir des produits sans taxes. Voici la déclaration officielle signée par cent personnalités et représentants du milieu dont les Librairies indépendantes du Québec (LIQ). On trouve également parmi les signataires l’Association des éditeurs de livres (ANEL), l’Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ) et l’Association des libraires du Québec (ALQ).

« On ne peut permettre aux géants étrangers d’échapper aux taxes que toutes les entreprises d’ici doivent prélever. Il faut corriger cette injustice qui pénalise nos entreprises, nos artistes, nos artisans et nos travailleurs. Tous ensemble, nous avons le devoir de protéger la culture du Québec et du Canada. »

Dominique Lemieux, directeur général des Librairies indéependantes du Québec, écrivait en octobre dernier dans la revue Les libraires :

« Ils s’appellent Netflix, Amazon, Google, Apple, Spotify, Facebook ou Uber. Notamment. Ils utilisent des subterfuges fiscaux partout sur la planète afin d’éviter de payer leur juste part. Ils dirigent l’opinion publique à grands coups de promotions ciblées et de publicités invasives. Ces groupes, si forts, en font trembler plusieurs. Même les gouvernements frémissent. Suffit d’observer les discours confus de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, et le silence du premier ministre pour s’en convaincre. […] On ne peut que présager le pire pour la suite : comment le gouvernement Trudeau pourra-t-il être plus ferme avec les autres grands joueurs, alors qu’il vient de créer un précédent dangereux? Quel message lance-t-on aux Amazon de ce monde? »

Propulsé sur les réseaux avec le hashtag #100voix, ce message doit être entendu par le plus grand nombre : n’hésitons pas à le partager. 

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