C’est avec le cœur que les lecteurs participent à chaque nouvelle édition de Le 12 août, j’achète un livre québécois, cette initiative imaginée de manière spontanée et en toute simplicité par Patrice Cazeault et Amélie Dubé il y a déjà cinq ans. La fête du livre québécois qu’ils ont mise au monde, à l’image de toute fête réussie, procure un plaisir contagieux à ceux qui y sont conviés, qui comprennent le sens de l’invitation qui leur est faite et en parlent autour d’eux avec un enthousiasme débordant.

Phénomène nouveau, certains lecteurs ont choisi d’effectuer leurs achats la veille ou même le lendemain de la date privilégiée. Si, en s’installant, la tradition fait en sorte que l’événement s’étale sur un peu plus qu’une journée, cela peut expliquer, combiné à la température paradisiaque de dimanche dernier, que cette 5e édition n’ait pas été une édition record pour certaines librairies. Ce qui demeure inchangé : la qualité du contact avec les clients désireux de se laisser surprendre par les recommandations de leur libraire indépendant.

Pour ceux qui s’intéressent aux retombées matérielles de cet élan d’enthousiasme pour la littérature québécoise, la BTFL a produit en 2017 une analyse fouillée de l’impact de la journée du 12 août pour les librairies indépendantes au cours des quatre dernières années : http://btlf.ca/le-12-aout-en-chiffres/. Les données de 2018 seront disponibles dans la semaine du 27 août.

Meilleure journée de ventes depuis la création de leslibraires.ca

Sur la plateforme leslibraires.ca, le sommet historique de ventes établi le 12 août 2017 a été dépassé! Les ventes du 12 août 2018 ont été 66% plus élevées que lors de la 2e meilleure journée de ventes de l’année, pendant le magasinage des fêtes 2017.

Il est vrai que si certains sont dans l’impossibilité de se déplacer en librairie ce jour-là, ils ont toujours l’option de demander à la librairie de leur choix de leur expédier leur commande ou de réserver leurs livres en vue d’une cueillette en magasin, au moment de leur choix.

Les lecteurs ont porté leur choix sur plus de 500 livres québécois différents, de plus de 100 maisons d’édition québécoises. Parmi le millier d’exemplaires vendus, on retrouve de tout : poésie, jeunesse, roman, nouvelles, essai, polar, BD… et la littérature prime (ex. on ne retrouve pas de livres de recettes comme dans les palmarès de fin d’année). En voyant Élise Gravel récolter les deux premières places du palmarès, on comprend que l’activité du 12 août est prisée des familles.

Si la quasi-totalité des titres du top 30 ont été mis de l’avant par Les libraires d’une manière ou d’une autre au cours de la dernière année, la moitié se sont retrouvés dans une sélection Les libraires conseillent. Il y a aussi quelques titres qui ne sont ni récents, ni très médiatisés, mais qui se retrouvaient dans les 11 thématiques préparées par certaines de nos librairies membres et diffusées entre le 1er et le 12 août sur nos réseaux sociaux et sur le site de la revue Les libraires. Voilà qui illustre le pacte de confiance entre les lecteurs et les libraires indépendants. Enfin, les lauréats du Prix des libraires du Québec des trois dernières années y font bonne figure, démontrant que ce prix décerné depuis vingt-cinq ans par l’Association des libraires du Québec est porté par l’ensemble des libraires.

Voici donc les 30 meilleurs vendeurs de livres québécois de la journée sur leslibraires.ca :

1. La tribu qui pue d’Élise Gravel et Magali Le Huche (La courte échelle)
2. Une patate à vélo d’Élise Gravel (La courte échelle)
3. L’allégorie des truites arc-en-ciel de Marie-Christine Chartier (Hurtubise)
4. Le plongeur de Stéphane Larue (Le Quartanier)
5. L’allumeuse de Suzanne Myre (Marchand de feuilles)
6. La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette (Marchand de feuilles)
7. L’abeille à miel de Kirsten Hall et Isabelle Arsenault (La Pastèque)
8. Reine de miel de Simon Paradis (Marchand de feuilles)
9. Le jeu de la musique de Stéphanie Clermont (Le Quartanier)
10. Hôtel Lonely Hearts de Heather O’Neill (Alto)
11. Le peuple rieur : Hommage à mes amis Innus de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque (Lux)
12. Les fins heureuses de Simon Brousseau (Le Cheval d’août)
13. La bête à sa mère de David Goudreault (Stanké)
14. Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba (XYZ)
15. Maisons de verre de Louise Penny (Flammarion Québec)
16. Grosse de Lynda Dion (Hamac)
17. Souffler dans la cassette de Jonathan Bécotte (Leméac)
18. Manikanetish de Naomi Fontaine (Mémoire d’encrier)
19. Nirliit de Juliana Léveillé-Trudel (La Peuplade)
20. Ici, ailleurs de Matthieu Simard (Alto)
21. Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin (La Peuplade)
22. La bête creuse de Christophe Bernard (Le Quartanier)
23. Les luttes fécondes : Libérer le désir en amour et en politique de Catherine Dorion (Atelier 10)
24. Le fan club des champignons d’Élise Gravel (Les 400 coups)
25. Le dernier chalet de Yvon Rivard (Leméac)
26. Demain le Québec de Diego Creimer, Louise Hénault-Éthier, Karel Mayrand et Julie Roy (La Presse)
27. Bleuets et abricots de Natasha Kanapé Fontaine (Mémoire d’encrier)
28. Avant l’après : Voyages à Cuba avec George Orwell de Frédérick Lavoie (La Peuplade)
29. Hiver nucléaire de Cab (Front froid)
30. Red Light (t. 1) : Adieu, Mignonne de Marie-Eve Bourassa (VLB éditeur)

 

Nous remercions à nouveau Patrice Cazeault et Amélie Dubé, tous deux auteurs, pour cette initiative personnelle qui rejaillit sur tout un milieu. Nous remercions les libraires indépendants, qu’ils aient accepté de moduler leurs vacances pour l’occasion ou même choisi d’ouvrir leurs portes ce dimanche 12 août 2018, alors qu’ils s’accordent habituellement un repos le 7e jour de la semaine. Merci à eux d’avoir fait ce qu’ils font de mieux : nourrir le goût de la découverte chez plusieurs, dans cette ambiance idéale de détente, loin de la frénésie de certaines autres périodes de l’année. Nous remercions l’équipe de la coopérative des librairies indépendantes du Québec, engagée envers la littérature québécoise et la librairie indépendante.

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