Autre cas de censure en littérature jeunesse

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Alors qu’il y a deux semaines Jean-François Copé, le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) en France, s’indignait du fait que le livre jeunesse Tous à poil ! soit dans les recommandations de lectures pour les enseignants du primaire, ce à quoi a répondu un collectif d’auteurs en posant nus pour manifester leur désaccord, voici qu’une autre polémique du genre éclate dans le 12e arrondissement de Paris.

On peut lire depuis lundi sur le site Internet du candidat municipal de l’UMP Franck Margain cette déclaration : « Je suis opposé à toute politique d’acquisition de livres jeunesse traitant d’homoparentalité, ou s’inspirant de la théorie du genre, dans les bibliothèques municipales de Paris, l’argent public doit avoir un objectif plus respectueux des très jeunes ». Si cette affirmation a le mérite d’être sans équivoque, elle semble cependant teintée d’un gênant paradoxe ; son emprunt du vocable « respectueux » est unilatéral et ne concerne que les uns et pas les autres. En effet, il ne paraît pas respecter la liberté d’expression pas plus qu’il ne semble considérer la liberté de choix.

En parallèle, toujours cette semaine, une représentation de la pièce de théâtre jeunesse adaptée du livre La princesse qui n’aimait pas les princes a été annulée suite à l’interdiction du maire de Perreux-sur-Marne d’y faire assister les enfants du centre de loisirs. L’émission pour tous diffusée sur la chaîne France 2 invitait l’éditeur Thierry Magnier qui a publié le livre, ainsi que Tous à poil !, à défendre son point de vue, bien qu’on ne lui ait pas laissé le crachoir très longtemps.

Le livre en question raconte l’histoire d’une princesse qui reçoit la visite de plusieurs princes qui tentent chacun à leur tour de la convaincre de l’intérêt que représente leur candidature à titre de futur époux. Pourtant, après chaque demande en mariage des prétendants, la princesse conclut l’entretien par ces mots : « Non, merci bien ». Jusqu’à ce qu’une jolie fée se présente…

La question est de savoir qui on veut vraiment protéger par ces cas de censure. Les enfants qui n’y voient rien du tout de scandaleux ou des principes moraux répressifs déguisés en vertus conservatrices servant à entretenir un modèle prétendu de nation? Et si on voyait plutôt ces livres comme une opportunité offerte à l’enfant d’être témoin de la diversité des modèles et de la précieuse liberté de choix ? Heureusement, les livres et les éditeurs sont là pour nous éviter une sclérose des mentalités.

Liste de lectures traitant de l’homosexualité ou de l’homoparentalité

Source:

Les histoires sans fin

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