Archambault est vendu à Renaud-Bray

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Québecor a annoncé ce mardi matin que le Groupe Archambault, qui compte 14 magasins de livres et de disques, a été vendu à Renaud-Bray. Le site Internet de l’entreprise et la librairie anglophone Paragraphe sont aussi inclus dans la transaction. Le président et chef de la direction de Québecor, Monsieur Pierre Dion, a déclaré :

« Le secteur de la vente au détail a dû relever d’importants défis en raison de l’évolution des technologies et de l’apparition des plateformes numériques, des bouleversements qui ont provoqué un changement des habitudes chez les consommateurs. Aujourd’hui, la concurrence ne se retrouve plus de l’autre côté de la rue chez le détaillant, mais provient de grands joueurs internationaux. Par conséquent, nous sommes heureux que cette transaction permette de conserver les activités de vente au détail d’Archambault aux mains d’une entreprise québécoise. Renaud-Bray a su faire sa place pour développer le marché de la culture francophone et offrir des produits de qualité aux gens d’ici. »

La nouvelle inquiète cependant plusieurs libraires indépendants qui devront faire face à un concurrent poids lourd. Monsieur Dominique Lemieux, DG des Librairies indépendantes du Québec (Les libraires), s’exprime : « La concentration est toujours inquiétante. Celle-ci, tout particulièrement. Mettre plus de 40 % du marché de la vente de livres entre les mains d’un seul homme, bien connu pour ses prises de position controversées et son manque de solidarité avec les partenaires, ne peut qu’ébranler les acteurs du milieu du livre. J’ai une pensée particulière pour nos collègues éditeurs et distributeurs – notamment ceux liés à l’actuel différend opposant Dimédia et Renaud-Bray – qui vivront directement les effets de cette concentration. Et j’ose espérer que les consommateurs reconnaîtront l’importance des librairies indépendantes comme essentiel contrepoids à ce géant ». 

Avec ses 30 librairies au Québec, Renaud-Bray est déjà un joueur de taille, dont l’attitude de son pdg, Monsieur Blaise Renaud, peut être qualifiée, sans crainte d’exagération, d’unidirectionnelle. « À 29 ans, Blaise Renaud, héritier du groupe Renaud-Bray, veut changer les règles du commerce du livre. Et tant pis pour les partisans de la solidarité livresque », écrivait la journaliste Noémi Mercier dans la revue L’Actualité.  

« Les ventes de livres ont reculé de presque 10 % au Québec de 2009 à 2013, selon l’Observatoire de la culture et des communications. Les chaînes comme Renaud-Bray et Archambault échappent pour l’instant à ce déclin; leur part du marché du livre et les recettes qu’elles en tirent ont même continué d’augmenter au cours de cette période. Pendant ce temps, les indépendants ont perdu plus de 20 % de leurs ventes, une catastrophe », continue la journaliste Mercier.

Mais Monsieur Blaise Renaud admet lui-même vouloir faire cavalier seul : « Je ne suis pas quelqu’un non plus qui aime beaucoup dialoguer. Une fois que je suis convaincu de ma vision, je vais avoir des échanges sur la manière de la mettre en place, mais je vais rarement tomber dans un cycle de procrastination et faire semblant que c’est une discussion ouverte, un débat d’idées, alors que ce n’en est pas un ».

David contre Goliath…

À lire aussi: Conflit entre Renaud-Bray et le distributeur Dimedia

Sources:
HuffingtonPost
L’Actualité

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