«Il n’y a pas d’accès au réel direct, pur, nu, dépouillé de toute mise en forme préalable. Il n’y a pas d’expérience sans référence: les mots sont logés dans les choses […]. Puisque la littérature est décidément toute-puissante, la question est de savoir à quelle bibliothèque on confie son destin.»
Ce que peut la littérature, Alain Finkielkraut
L’auteur et philosophe Alain Finkielkraut vient de faire son entrée à l’Académie française, il a été élu dès le premier tour par 16 voix sur 28. Huit ont évité de se prononcer. Il prend le siège de Félicien Marceau, décédé le 7 mars 2012. Fienkielkraut entre à l’Académie dans la controverse. Certains Académiciens trouvent qu’il aime un peu trop la «polémique», ce dont le principal concerné se défend bien : «Mes buts ne sont pas politiques. J’écris pour dévoiler ce qui m’apparaît comme une certaine vérité».
D’autres croient au contraire qu’il est un «intellectuel incontournable». Jean d’Ormesson est même allé jusqu’à dire que «si Finkielkraut n’est pas élu jeudi, je ne mettrai plus les pieds à l’Académie».
Mais il a été élu, «cet homme [qui] ne sait pas comment ne pas réagir», comme l’exprime son ami Milan Kundera. Alain Finkielkraut, âgé de 64 ans, se fait connaître plus largement en 1977 avec Le nouveau désordre amoureux, écrit avec Patrick Bruckner. Il poursuit avec plus d’une trentaine d’essais, dont La défaite de la pensée (1987), L’imparfait du présent (2002), Au nom de l’Autre. Réflexions sur l’antisémitisme qui vient (2003), Nous autres, modernes : Quatre leçons (2005), Un cœur intelligent (2009) et L’identité malheureuse (2013). L’avenir du communisme, un nouvel essai sous forme de discussion entre Finkielkraut et le philosophe slovène Slavoj Zizek, paraîtra sous peu aux éditions Climats. Alain Finkielkraut enseigne à l’École polytechnique et anime «Répliques» sur les ondes de France Culture, une émission radiophonique hebdomadaire où différents intervenants aux opinions diverses discutent et parfois s’affrontent, y compris l’animateur qui ne reste jamais neutre.
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