Emmanuelle relate l’initiation érotique d’une jeune femme de 19 ans partie rejoindre son mari diplomate à Bangkok. Dans un lieu peu contraint par les jugements d’ordre moral, elle se métamorphose. Elle découvre la jouissance et les plaisirs du corps aux mains habiles de femmes et d’hommes. À l’époque de sa parution, son autrice, Emmanuelle Arsan, n’ose pas apposer son véritable nom sur un roman pouvant être considéré subversif et osé. En 1959, une histoire racontant la sexualité libre d’une jeune femme ne peut être publiée, en France, que dans la clandestinité et ne peut subir, une fois parvenue aux mains des lecteurs, qu’une ferme censure. Le puritanisme n’est pourtant pas venu à bout d’Emmanuelle, qui a connu un succès planétaire avec ses ventes frôlant désormais le million.
Audrey Diwan s’est ainsi entichée de la trame sulfureuse du roman culte et considère le transposer à l’écran en une version anglophone. Le projet est prometteur dans la mesure où Diwan n’est pas étrangère au monde littéraire. Elle a récemment été consacrée d’un Lion d’Or à la 78e édition de la Mostra de Venise pour son long métrage L’événement, inspiré du roman d’Annie Ernaux. Le scénario, coécrit avec Rebecca Zlotowski, a le potentiel, à la différence des premières adaptations, d’être plus fidèle à la plume d’Arsan et au regard féminin qu’elle pose sur la sexualité. Le rôle-titre d’Emmanuelle sera interprété par nulle autre que Léa Seydoux. L’auditoire est ainsi en droit d’anticiper une version d’Emmanuelle juste, sensible et résolument moderne.
Photo : © Jac. de Nijs / Anefo
