Le prix Victor-Barbeau récompense chaque année un auteur ou une autrice d’un essai jugé d’une grande qualité. Cette année, le jury est composé de Sherry Simon, de Bernard Andrès et de Joël Des Rosiers. Voici donc les finalistes, qui on l’espère, sauront inspirer vos lectures!

Pompières et pyromanes, Martine Delvaux (Héliotrope)
Voici ce qu’en a dit Gabriel Guérin, de Librairie Pantoute, à Québec : « Quatre ans presque jour pour jour depuis la parution du Monde est à toi, Martine Delvaux signe avec Pompières et pyromanes la suite de ses lettres à sa fille. Cette fois, c’est autour du feu et de ses différents avatars que s’articule la réflexion écoféministe. Sur fond de réchauffement climatique et de feux destructeurs ravageant la planète, Delvaux convoque toute une panoplie d’œuvres et de figures historiques partageant sa fascination des flammes ou ayant eu à subir l’épreuve du feu. Du militantisme de Greta Thunberg et Alexandria Ocasio-Cortez au cinéma de Céline Sciamma et de son sublime Portrait de la jeune fille en feu, Delvaux s’inscrit avec beaucoup d’aplomb et d’intelligence au sein d’une sororité de femmes enflammées par leurs idéaux, prêtes à combattre le feu par le feu pour la suite du monde. Devant un avenir qui trop souvent semble bouché et sombre, ce petit livre plein de sagesses et d’espoir est à conserver très près de son cœur. »

Vie(s) d’Eugène Seers / Louis Dantin : Une biochronique littéraire, Pierre Hébert (Presses de l’Université Laval)
Cette biographie de Louis Dantin (pseudonyme d’Eugène Seers, 1865-1945) jette la lumière sur un parcours et une correspondance hors du commun et engage ultimement à une méditation sur l’infinie complexité de l’être humain. [Résumé de l’éditeur]

Petit traité sur le racisme, Dany Laferrière (Boréal)
« Je voudrais remettre de la chair et de la douleur dans cette tragédie qu’est le racisme. Je voudrais rappeler que, quand quelqu’un meurt de cette façon, je parle de véritables assassinats qui se passent, sous nos yeux, dans les rues américaines, et de petits meurtres aussi qui se passent dans les salons, rappeler donc que c’est un être humain qu’on a tué ou qu’on cherche à tuer, et non un concept. Il ne faut pas oublier tous ceux qu’on a poussés au suicide lent ou à la dépression. Tous ces crimes qui passent inaperçus parce qu’on a choisi de torturer un être faible, discret, et isolé. Il faudrait que quelqu’un parle en leur nom. Je n’aime pas parler au nom des gens mais puisqu’ils sont morts… » -Dany Laferrière

L’habitude des ruines, Marie-Hélène Voyer (Lux)
La libraire Magalie Lapointe-Libier, de chez Paulines à Montréal en a écrit ceci : « Marie-Hélène Voyer signe ici une réflexion sur l’importance du patrimoine bâti au Québec. Elle brosse le portrait d’un Québec en crise identitaire culturelle : les bâtiments historiques et l’art sont délaissés, détruits et remplacés par de vastes stationnements ou des gratte-ciel, nouveaux astres. L’essai est entrecoupé de moments de jeunesse de l’auteure, qui a vécu en campagne, près de Rimouski, et dont la maison d’enfance fut construite pierre par pierre par le père. La destruction de ce qui n’enrichit pas le capital immédiatement est permise par le laisser-aller des dirigeants. Voyer appelle à une mobilisation pour que les consciences et les cœurs s’ouvrent : “Il faut parler des rivières comme on parle des lieux et des êtres qu’on a aimés, sans les idéaliser, sans les effacer. […] Scander leur nom pour les appeler, pour que leurs histoires sourdent à la surface de nos villes et de nos mémoires.” »

Le livre lauréat du prix Victor-Barbeau sera annoncé lors de la cérémonie de remise des prix de l’Académie des lettres du Québec le 13 octobre prochain. Les lauréats des prix Alain-Grandbois, Marcel-Dubé et Ringuet seront également connus.

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