Né en 1932, Jean-Jacques Sempé n’a pas eu une enfance facile. S’il n’en gardait pas rancune à ses parents, il a tout de même souffert de la dureté de sa mère, de l’emploi précaire de son beau-père et du peu de moyens dont la famille disposait. Vers ses 12 ans, il dessine ses premiers dessins d’humour, mais c’est en 1950 qu’il débute une carrière de dessinateur humoristique dans la presse, qu’il signe d’abord DRO, une contraction de « to draw » en anglais. Un an plus tard, il publie son premier dessin sous son vrai nom, Sempé. Il rencontre René Goscinny en 1954, avec qui il lie tout de suite une amitié indéfectible. De cette union amicale naîtra ce qui allait devenir Le Petit Nicolas. En une dizaine d’années, c’est 222 textes que Goscinny pond et que Sempé illustre par un peu plus 1000 dessins. C’est la consécration.
Outre les aventures du Petit Nicolas, Sempé a collaboré toute sa vie à divers journaux et magazines. Ses dessins ont été publiés dans Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, Paris Match, L’Express, Figaro, Le Nouvel Observateur, Pilote, Punch et Esquire. Depuis 1978, il a créé plus d’une centaine d’illustrations de couvertures du magazine culturel new-yorkais le New Yorker, dont ils ont d’ailleurs tiré un hommage virtuel en 2014 sous le titre de Cover Story : Jean-Jacques Sempé’s Dancers.
Jean-Jacques Sempé a su charmer petits et grands grâce à ses dessins empreints de naïveté et de poésie. De ses illustrations, je retiens la magie, la candeur de l’enfance doublée d’un esprit profondément humaniste. Il avait l’art de souligner l’humilité et la petitesse de l’homme dans un monde immense. Son ultime collaboration à Paris Match disait ceci : Pense à ne pas m’oublier.
On ne vous oubliera pas, M. Sempé. Promis.
Photo : © Thesupermat
