Le 17 février dernier, l’auteur, éditeur et enseignant François Ricard s’est éteint à l’âge de 74 ans à Montréal à la suite d’une longue maladie.

Connu dans le milieu littéraire comme un homme discret, François Ricard a toutefois marqué les esprits de nombreuses personnes du monde littéraire, dont Mathieu Bélisle, auteur et éditeur aux éditions Leméac. Dans une entrevue accordée au journal Le Nouvelliste, Mathieu Bélisle avoue que l’intellectuel avait une « crédibilité indéniable ». « Il avait une autorité naturelle et une certaine clairvoyance aussi. Ce qui m’a marqué, c’est son profond désir d’être au service du lecteur, sans complaisance », ajoute celui qui a été mentoré par Ricard pendant son doctorat.

Né en Mauricie, François Ricard a toujours voué un amour indéniable pour sa terre natale. Cependant, c’est à l’Université McGill qu’il fera ses études où il enseignera par la suite les littératures québécoises et françaises pendant trente ans. Une carrière prolifique qui lui vaudra d’être proclamé professeur émérite par l’université. En même temps, il fera partie du comité éditorial des Éditions du Boréal, maison d’édition qui sera le foyer des rééditions des romans de Gabrielle Roy dont Ricard sera spécialiste.

Fasciné par la vie et les œuvres de la romancière franco-manitobaine, François Ricard écrira trois livres sur celle-ci, dont une biographie intitulée Gabrielle Roy : Une vie publiée aux Éditions du Boréal (2000). L’intellectuel québécois sera sollicité par l’auteur tchèque Milan Kundera pour écrire les préfaces des rééditions de l’entièreté de ses œuvres. Des travaux biographiques qui montreront l’étendue de ses talents et de ses connaissances.

Du côté de ses essais, ce sera La génération lyrique publié aux Éditions du Boréal qui sera acclamé par la critique. Dans ce livre, l’essayiste présente aux lecteurs une analyse tout en finesse du phénomène des baby-boomers et l’héritage laissé par ces derniers aux futures générations.

« On peut changer de classe sociale, de langue, de confession religieuse ou d’état civil, on peut s’exiler de son pays natal, on peut même à la rigueur, échanger ou transformer la culture que l’on a reçue, mais contre son âge et sa date de naissance, on ne peut rien. » – La génération lyrique de François Ricard (Boréal, 1993)

Grâce à ses travaux littéraires et son implication dans le monde de l’éducation, François Ricard a gagné de nombreux prix, dont deux fois celui du Gouverneur général et la Grande médaille de la Francophonie de l’Académie française en 2001. L’homme a aussi été nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec en 1997.

Photo : © Stéphane Lessard

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