1. Le racisme est un problème de Blancs de Reni Eddo-Lodge (Autrement)

Dans cet essai, la journaliste afro-britannique Reni Eddo-Lodge dépeint les pans de la société blanche britannique et le racisme systémique qui en découle. Grâce à ses recherches et son analyse, l’autrice retrace à travers différents sujets les injustices sociales envers les personnes issues des communautés racisées. Féminisme, intersectionnalité, privilèges blancs et politique : les thèmes sont abordés avec brio et justesse. C’est une lecture pour comprendre, s’éduquer ou même se retrouver.

 

 

2. You Should See Me in a Crown de Leah Johnson (Scholastic)

Liz Lighty a toujours cru qu’elle était trop tout pour briller dans son village. Trop noire, trop lesbienne et trop ambitieuse. Difficile d’affirmer ses idées et ses désirs quand on vit dans un village principalement blanc et totalement obsédé par le bal de fin d’année. Mais Liz a un plan, elle va sortir de sa petite ville en postulant dans l’école de ses rêves, Pennington. C’est la seule manière pour elle d’enfin commencer sa « vraie vie ». Seulement, les problèmes financiers s’en mêlent et la seule option qu’elle a trouvée pour s’en sortir est de remporter la bourse qui accompagne le titre de reine du bal de fin d’année. À travers cette aventure, elle fera la connaissance d’une nouvelle élève qui ne la laissera pas indifférente. Cette fiction adolescente LBGTQ+ met en lumière l’appréhension d’être soi-même quand on est une jeune fille noire en pleine découverte de son identité sexuelle dans une ville trop petite pour ses ambitions. Une lecture engagée et remplie de fougue adolescente.

 

3. L’odeur du café de Dany Laferrière (Typo)

C’est l’heure de se plonger dans l’enfance d’un petit garçon originaire du village de Petit-Goâve en Haïti. À travers ce récit, le lecteur se laisse embarquer dans les souvenirs un brin autobiographiques de l’auteur en suivant allègrement ses épopées d’enfance avec sa grand-mère Da, ses camarades de jeu sous le soleil des Caraïbes et près de l’embrun marin. C’est une œuvre contemplative pleine de sagesse où le lecteur peut presque voir la maison jaune, sentir la chaleur de l’été et entendre le temps passer.

 

 

 

4. La volonté de changer : Les hommes, la masculinité et l’amour de bell hooks (Divergences)

Dans cet essai, bell hooks démontre que le féminisme est aussi une affaire d’hommes. L’autrice revient sur la façon dont la société et la culture patriarcale ont fabriqué les hommes. Malgré des privilèges bien définis, les hommes ont souvent choisi la violence contre les femmes pour « construire » leur masculinité. Cet ouvrage publié en 2004 aux États-Unis fut l’un des premiers à traiter de la masculinité toxique et des injonctions patriarcales. Grâce à La volonté de changer, bell hooks offre une vision de ce que pourrait être un monde dans lequel la masculinité est libérée et féministe.

 

5. Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie (Gallimard)

Dans ce roman post-attentat du 11 septembre aux États-Unis, Ifemelu quitte le Nigeria pour entamer ses études à Philadelphie et laisse derrière elle son amour de toujours, Obinze, qui compte bien la rejoindre. Seulement, en descendant de l’avion, Ifemelu se rend compte que la couleur de sa peau a une importance qu’elle ne lui a jamais donnée auparavant. Entre oubli et retrouvailles, Ifemelu entame l’aventure d’une vie à travers cette romance engagée en chassé-croisé. Chimamanda Ngozi Adiche offre une vision du racisme ordinaire et fait réfléchir ses personnages sur cette violence souvent insidieuse.

 

6. Nos boucles au naturel de Matthew A. Cherry (Scholastic) 

Aujourd’hui est un jour spécial et Zuri veut avoir la plus belle des coiffures, mais ses cheveux peuvent être récalcitrants. Seulement, ce n’est pas ça qui va arrêter la petite fille et son père. Souvent peu abordée en littérature jeunesse, l’acceptation des cheveux crépus est au centre de cette histoire touchante et inspirante. De plus, cet album traite de la relation entre un père et sa fille, un sujet encore trop peu mis de l’avant dans ce genre de littérature. Cette histoire est donc une ode à la dévotion d’un père et à l’amour d’une petite fille pour ses cheveux.

 

7. Happy family de Kathleen Collins (Éditions du Portrait)

L’émancipation des Afro-Américaines est au centre de ce recueil de douze textes. La militante Kathleen Collins dissèque les comportements ouvertement racistes et les bavures policières à répétition contre les Noirs. L’autrice décédée en 1988 décrit dans ce dernier ouvrage la réalité des femmes afro-américaines qui fait écho à l’actualité d’aujourd’hui. Les lecteurs sont emportés grâce à la sincérité des mots pour décrire les relations intérieures des personnages. Post-mortem, Kathleen Collins a été considérée comme une voix militante avant-gardiste qui n’est pas sans rappeler ses consœurs activistes des années 1960-1970.

 

 

8. The Black Flamingo de Dean Atta (HarperCollins)

Michael a vécu dans l’ombre de lui-même toute sa vie, mais il est temps qu’il embrasse sa vraie personnalité et qu’il brille sous les projecteurs en tant que The Black Flamingo. Ce roman pour adolescents, écrit en vers, prend le lecteur par la main pour lui faire découvrir le dialogue intérieur d’un jeune garçon noir et queer qui effectuera un important voyage vers son affirmation en tant que drag queen. C’est un récit doux et poétique sur le chemin de l’acceptation de soi.

 

 

9. Empreintes de résistance d’Alexandra Pierre (Remue-ménage)

Dans ce livre, la militante québécoise Alexandra Pierre s’entretient avec neuf femmes engagées dans un combat féministe et antiraciste. Le passé et le présent s’entremêlent dans ce récit qui met en lumière une société empreinte d’un racisme systémique encore réfuté par les autorités. Les voix fortes de ces neuf femmes porteront des sujets loin du militantisme de gauche et du féminisme blanc pour livrer un discours insoumis et plein de sincérité.

 

 

10. Le chemin de Jada de Laura Nfasou et Barbara Brun (Cambourakis)

C’est l’histoire de deux sœurs jumelles, deux couleurs de peau différentes et pourtant une même beauté. Pendant une partie de cache-cache dans la nuit la sœur dont la peau est plus foncée se rend compte que sa peau se révèle et brille sous les rayons de la lune. Pourtant si différente, la peau de la petite fille est tout aussi unique et belle que celle de sa sœur. Cet album aborde le colorisme, soit la distinction que peut faire la société entre les carnations noir sombre et noir clair. Laura Nfasou rend justice à ce sujet très peu abordé en littérature jeunesse grâce à cette histoire attendrissante basée sur la sororité.

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